1 . 1 . 2  -  Contraintes de vision

La vision laparoscopique réputée pour être meilleure que la vue laparotomique est vantée comme l'un des atouts majeurs de l'endoscopie. L'opérateur devient capable, grâce à l'endoscope, d'amener son oeil au niveau même de la structure opérée et du champ d'action. C'est un avantage car il permet au chirurgien de virtualiser les difficultés, c'est-à-dire d'éliminer du champ de vision les obstacles en positionnant son oeil endoscopfque et ses instruments en amont de ceux-ci. Ce fait est au mieux démontré lors des hystérectomies pour gros utérus. L'opérateur peut très facilement aborder le clivage vésico-utérin en portant son endoscope et ses instruments en avant de la masse utérine qui est ainsi virtuellement éliminée. Cet avantage important de la technique est aussi la principale source de complications puisque du même coup, le coeliochirurgien perd le contrôle de l'espace situé entre son oeil endoscopique (virtuel) et son oeil réel. Cette vision volontairement limitée peut conduire à deux sortes d'accidents:

  • des instruments peuvent être laissés sans contrôle visuel dans la cavité et être responsables d'actions non désirées;
  • lors de l'utilisation de l'énergie monopolaire, cette vue limitée peut être responsable de couplages directs entraînant des brûlures inaperçues.

"A retenlr

Couplage direct
C'est l'application involontaire du courant électrique sur un tissu à travers un défaut d'isolation de l'instrument ou à travers un contact avec un instrument conducteur.

" Points forts
Règles de prévention

  • Ne jamais laisser d'instruments sans contrôle visuel dans la cavité. Cela conduit à la règle princeps de la coeliochirurgie : chaque outil en place doit être utilisé.
    Cela revient à dire que sur chaque poignée instrumentale, il doit y avoir la ma!n de l'opérateur ou de l'assistant (Fig. 1). On retire donc de la cavité les instruments non utilisés.
  • Ne jamais actionner d'énergie électrique lorsque la totalité des parties actives des électrodes n'est pas visualisée sur l'écran.
Figure 1 : Installation habituelle pour une coeliochirurgie pelvienne
A. L'opérateur principal se place à gauche de la patiente tandis que I"aide est à sa dioite et tient l'optique. La table est baissée au plus bas. B. L'installationcomprend habituellement un trocart transombilical,de 10-12 mm de diamètre au travers duquel est passée l'optique et sur lequel est branchée l'arrivée du gaz, deux trocarts opérateurs de 5 mm de diamètre disposés dans les fosses iliaques et un trocart opérateur placé sur la ligne médiane (tracé pointillé en noir), en général au-dessus de la ligne imaginaire joignant les deux trocarts latéraux (tracé pointillé en rouge). Noter la triangulation des trocarts opérateurs entre eux et avec le trocart supportant l'optique (tracé pointillé en bleu).
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