3 . 3  -  Les biopsies de prostate


1) Indication


Les biopsies sont le seul examen permettant d’affirmer en cas de positivité le cancer de la prostate (figure 2). Elles sont donc indiquées en cas de suspicion de cancer sur le toucher rectal ou en cas de progression ou d’élévation du taux de PSA.

Figure 2 : Biopsies échoguidées par voie transrectale
Source : B. Djavan. Biopsie prostatique : techniques et indications. EMC - Techniques chirurgicales - Urologie 2010 : 1–16 [Article 41-265].


Elles permettent de faire le diagnostic de cancer mais aussi de préciser son agressivité par plusieurs paramètres :

  • le score de Gleason (degré de différenciation du cancer) ;
  • le nombre de biopsies positives sur la totalité des biopsies réalisées ;
  • la longueur d’envahissement du cancer sur les biopsies ;
  • l’infiltration ou l’envahissement de la capsule et des espaces péri-prostatiques.

2) Modalité de réalisation

Les biopsies sont réalisées par échoguidage, par voie transrectale, sous anesthésie locale (ou rarement générale), sous antibioprophylaxie et après lavement rectal.

Le nombre moyen de biopsies est de 12 prélèvements.

3) Complications

Le patient doit être informé des risques liés à la réalisation de biopsies :

  • rétention d’urine ;
  • douleurs périnéales ;
  • malaise vagal, hypotension ;
  • prostatite aiguë (2 % des biopsies), septicémie, décès par choc septique ;
  • complications hémorragiques (urétrorragie, rectorragie, hémospermie, hématurie) en particulier chez les patients sous anticoagulant ou sous antiagrégant plaquettaire.

 IMPORTANT

Le cancer de la prostate est un diagnostic anatomopathologique : les biopsies de prostate sont donc indispensables au diagnostic.

3 . 4  -  Place de l’imagerie dans le diagnostic


1) Échographie endorectale

L’échographie de la prostate n’a pas sa place dans le bilan diagnostique du cancer de prostate. Sa seule utilisation dans le cancer de la prostate est le guidage des biopsies.

2) IRM et IRM multiparamétrique

L’IRM s’impose comme l’examen pour le diagnostic et le pronostic du cancer de la prostate par l’amélioration de sa définition et l’utilisation d’injection de gadolinium. De plus en plus, l’interprétation inclut différentes séquences dont la séquence T2, la diffusion, la restriction ou l’hypervascularisation prenant le nom d’IRM multiparamétrique.

Actuellement, elle est recommandée selon l’AFU dans les cancers de prostate de risque intermédiaire et élevé pour évaluer le siège des tumeurs, l’infiltration ou le franchissement de la capsule et l’envahissement des vésicules séminales.

Enfin, l’IRM peut mettre en évidence des adénopathies suspectes pelviennes ou des lésions osseuses des os du pelvis.

3) Scanner abdomino-pelvien

Le scanner abdomino-pelvien fait partie des examens recommandés dans le bilan d’extension du cancer de la prostate. Il peut mettre en évidence des adénopathies pelviennes et rétropéritonéales ou des lésions osseuses ostéocondensantes. Il peut aussi mettre en évidence d’autres pathologies tumorales.

4) Scintigraphie osseuse

La scintigraphie reste l’examen de référence pour la recherche de métastases osseuses par la présence de foyers d’hyperfixation. Sa limite reste sa faible spécificité.

Elle doit être réalisée dans le cadre du cancer de prostate de risque intermédiaire et haut risque D’Amico.

5) PET-Scan à la choline

En cours de développement, cette technique semble être un examen prometteur notamment dans la détection précoce de récidive de cancer de prostate sous la forme de métastases ganglionnaires ou viscérales. Elle reste inférieure à la scintigraphie osseuse pour le diagnostic ou le suivi des métastases osseuses. La technique est d’autant plus sensible et spécifique que le taux de PSA est supérieur à 2 ng/mL en cas de progression biologique après un traitement local. Le PET-Scan n’est pas recommandé actuellement.

4/10