2  -  Introduction

2 . 1  -  Épidémiologie


En France, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent de l’homme de plus de 50 ans (près de 70 000 nouveaux cas par an) et représente la seconde cause de décès par cancer chez l’homme (9 000 décès par an). La mortalité est en baisse constante depuis 1990 : elle est passée de 17,8/100 000 en 1990 (taux standardisé monde) à 10,8/100 000 en 2011, soit une baisse de 26 % sur toute la période.

Son incidence sur les séries autopsiques est de plus de 70 % chez les hommes âgés de plus de 90 ans.

2 . 2  -  Facteurs de risques


Il existe 2 groupes à risque :

  • les patients afro-antillais ;
  • les patients ayant un antécédent familial de cancer de la prostate en particulier en cas d’au moins 2 parents collatéraux ou de la survenue de cancer chez un parent âgé de moins de 55 ans. Lorsque 3 membres d’une fratrie sont atteints, le risque relatif est de 11.

2 . 3  -  Enjeux dans le cancer de la prostate/problématique du dépistage


Il existe un débat en cours sur l’intérêt du dépistage dans un cancer de la prostate. Il est clairement établi qu’un dépistage de masse n’est pas nécessaire pour le cancer de la prostate, mais la question d’un dépistage individuel reste d’actualité. Les épidémiologistes ainsi que les autorités sanitaires françaises sont contre un dépistage de masse et contre l’utilisation large du PSA, alors que l’Association française d’urologie tout comme l’Association européenne d’urologie souligne l’intérêt d’un dépistage individuel pour les hommes jeunes ayant une espérance de vie de plus de 10 ans. Ainsi, il peut être proposé après discussion avec le patient, la réalisation du PSA et du toucher rectal à partir de 45 ans pour les patients à risque et à partir de 50 ans pour les autres.

L’étude ERSPC sur le dépistage systématique du cancer par toucher rectal et PSA versus non-dépistage conclut en faveur du dépistage pour la réduction de la mortalité par cancer de la prostate et par réduction des formes métastatiques diagnostiquées. Comme le démontre la figure 1, le bénéfice d’un dépistage s’exprime clairement au-delà de 10 ans de suivi.

Figure 1 : Courbes de survie des hommes inclus dans un programme de dépistage européen (homme dépisté « screening group » randomisé contre non-dépisté « control group ») montrant un avantage au-delà de 10 ans de suivi
(Schroder New Engl J Med 2012)

Recommandations Association française d’urologie (2011)

• Pas de dépistage systématique du cancer de la prostate.
• Dépistage individuel après information objective pour ne pas laisser méconnaître et laisser évoluer un éventuel cancer agressif de la prostate.
• Le dépistage repose sur le toucher rectal et sur le dosage du PSA.
• Le dépistage pourrait être recommandé à partir de 45 ans chez les hommes à haut risque de développer un cancer de la prostate : origine afro-antillaise ou antécédent familial (au moins deux cas collatéraux ou de survenue avant 55 ans).
• Le dépistage peut sinon être recommandé chez les hommes âgés de 50 ans à 74 ans, si l’espérance de vie est > 10 ans.
• Le dépistage n’est pas recommandé chez les hommes dont l’espérance de vie est estimée inférieure à 10 ans en raison d’un âge avancé ou de comorbidités sévères.
• Si le PSA est > 4 ng/mL, une consultation urologique est recommandée pour avis, en vue de l’indication d’une biopsie prostatique échoguidée (12 prélèvements).

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