6  -  Prolapsus des organes pelviens (POP)

6 . 1  -  Définition de la statique pelvienne


Le plancher pelvien est défini comme l’ensemble des structures musculo-aponévrotiques fermant en bas le petit bassin (ou pelvis). Dans l’espèce humaine, l’axe vertical du tronc soumet le plancher pelvien aux contraintes de la gravité, de la pression abdominale.

Chez la femme, le plancher pelvien a deux points de faiblesse : le hiatus urogénital et le hiatus rectal.

La statique pelvienne (c’est-à-dire ce qui permet de maintenir les organes pelviens à leur place) est liée à l’action conjointe de trois systèmes de : soutènement, suspension et angulation.

Le système de soutènement comprend les parois du bassin osseux sur lesquelles s’insèrent les muscles piriformes, obturateur interne et surtout les muscles releveurs de l’anus (levator ani) ainsi que le fascia pelvien.

Le système de suspension est constitué d’un ensemble de ligaments viscéraux et de septas. Les ligaments viscéraux sont répartis en un groupe sagittal : ligaments pubo-vésicaux, vésico-utérins, utéro-sacrés, et un groupe latéral : ligaments latéro-vésicaux, latéro-rectaux, paramètre et paracervix. Les septas sont : vésico-utérin, vesico-vaginal, urétro-vaginal et recto-vaginal.

Enfin, l’angulation des organes pelviens assure une répartition des forces de contraintes sur le plancher pelvien : angulation de 60° du vagin par rapport à l’horizontal et antéversion de l’utérus sur le dôme vésical.

Les troubles de la statique pelvienne et le prolapsus apparaissent lorsque l’équilibre anatomique et mécanique entre pression abdominale et force de résistance périnéale est rompu. Cette diminution de résistance du plancher pelvien résulte d’une altération du tissu de soutien conjonctif et musculaire, des lésions de dénervation liées à l’âge, aux grossesses, aux accouchements et à des facteurs génétiques.

6 . 2  -  Épidémiologie des prolapsus


Le symptôme le plus corrélé à la présence d’un prolapsus des organes pelvien (POP) à un stade avancé est la « vision » ou la « sensation » d’une boule vaginale. En langage courant les patientes parlent de « descente d’organe » (figures 9 et 10).

Figure 9 : Prolapsus très volumineux cystocèle et hystérocèle
Figure 10 : Prolapsus à l’examen clinique (la boule vaginale)

Les POP sont fréquents. Leur prévalence est de l’ordre de 2,9 % à 11,4 % lorsque l’on utilise un questionnaire pour le dépistage. Les questionnaires ne permettent de dépister que les prolapsus symptomatiques tandis que l’examen clinique est descriptif de l’anatomie et évalue la prévalence des prolapsus de 31 % à 97 %. Cette prévalence augmente avec l’âge jusqu’à 50 ans. À partir de 50 ans, la prévalence stagne et c’est la gravité des présentations qui augmente alors avec l’âge.

1) Facteurs de risque de prolapsus

Il existe des facteurs de risque gynécologiques comme la ménopause et l’hypo-œstrogénie.

Il existe des facteurs de risque obstétricaux comme la grossesse, l’accouchement par voie basse (poids du fœtus > 4 kg, manœuvres instrumentales) et la multiparité.

Il y a des facteurs de risque chirurgicaux comme la chirurgie par voie vaginale et l’hystérectomie.

On trouve des facteurs de risque gastro-entérologiques comme les troubles chroniques de l’exonération (constipation terminale ou dyschésie).

L’âge et l’obésité, les antécédents familiaux de prolapsus, les ethnies caucasiennes et hispaniques (prédisposition génétique) sont d’autres facteurs de risque qui ont été rapportés.

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