3  -  Examen clinique d’une tuméfaction pelvienne

3 . 1  -  Points spécifiques de l’interrogatoire


Les signes généraux sont à rechercher
comme l’asthénie, l’anorexie, l’amaigrissement, la fièvre qui orientent vers une néoplasie ou infection.

La vie génitale (puberté, activité génitale, ménopause) doit être explorée en recherchant l’âge des premières règles, la régularité des cycles, la prise de contraceptifs. Les antécédents gynécologiques et obstétricaux renseignent sur la possibilité d’une grossesse normale ou pathologique et sur la probabilité d’une endométriose (survient en phase d’activité génitale + dysménorrhée + douleur + infertilité).

Les signes fonctionnels des trois principaux appareils pelviens doivent être connus.

Les signes fonctionnels urinaires sont : une pollakiurie, une urgenturie, une dysurie, des urines rouges évoquant une hématurie (diagnostic clinico-biologique).

Les signes fonctionnels gynécologiques sont une douleur pelvienne spontanée ou provoquée (dyspareunie), des leucorrhées, une aménorrhée, une méno- ou métrorragie.

Les signes fonctionnels digestifs sont un trouble du transit (constipation et dyschésie) et des rectorragies.

Les signes fonctionnels vasculaires sont une claudication intermittente ou un œdème.

3 . 2  -  Points clefs de l’examen

L’examen de la région inguino-hypograstrique, les touchers pelviens (TV et TR) et l’examen au speculum sont indispensables.

L’examen de la région hypogastrique et des fosses iliaques est réalisé en 4 temps (inspection, palpation, percussion et auscultation) et donne accès au contenu pelvien par voie antérieure.

L’inspection du périnée, les touchers pelviens (TV et TR) et l’examen vaginal au spéculum donnent accès au contenu pelvien par une voie privilégiée (inférieure et directe car le doigt de l’examinateur rentre dans la cavité pelvienne).

Le toucher vaginal est précédé par l’inspection du périnée.

L’inspection détermine si la masse est dépendante de l’utérus ou pas. Le signe du sillon séparant la masse de l’utérus, la transmission des mouvements du col utérin imprimés par les doigts intravaginaux à la main abdominale, sont autant d’indices.

L’inspection précise la taille, les contours et la régularité de la masse.

Il faut préciser la mobilité de la masse ou, en cas de fixité, la structure à laquelle elle est adhérente.

L’inspection périnéale sans et avec poussée abdominale détecte les POP et les autres pathologies extériorisées à la vulve mais aussi les hémorroïdes.

Outre la recherche de tumeur du canal anal ou du rectum, le toucher rectal permet d’évaluer une rectocèle (cf. infra), la tonicité du sphincter anal, de rechercher une anomalie de la cloison recto-vaginale (nodule endométriosique). Il peut parfois permettre de détecter une procidence interne du rectum (invagination du rectum lors des efforts de poussée).

L’examen au spéculum est idéalement effectué avec le spéculum complet, puis avec une seule valve, puis en refoulant à tour de rôle la paroi vaginale antérieure puis postérieure et en demandant à la patiente de pousser.

3/8