- Pré-requis et Objectifs
- Cours
- Evaluations
- Annexes
1) Indications
La rééducation est proposée en première intention chez les femmes présentant une IUE avec la prescription de 10 à 20 séances au maximum. En cas d’amélioration objective, la prolongation du traitement est possible (10 à 15 séances).
Intérêt d’une fiche de liaison permettant d’informer le prescripteur et/ou le médecin traitant des résultats de la rééducation (tableau 4).
Indicateurs du choix des techniques | Indicateurs de surveillance | Indicateurs de résultats |
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Inspection locorégionale (trophicité, cicatrice, pertes vaginales) | Calendrier mictionnel | Fuites urinaires : échelle MHU, nombre et type de protections |
Examen neurologique (sensibilité périnéale) | Testing des releveurs de l’anus | Qualité de vie : Contilife® |
Testing des releveurs de l’anus | Fuites urinaires : nombre de protections et type | Force musculaire : testing releveurs de l’anus |
2) Techniques de rééducation
Il existe plusieurs techniques de rééducation.
Les exercices du plancher pelvien sont plus efficaces pour améliorer la force musculaire que l’électrostimulation fonctionnelle ou les cônes.
Les exercices du plancher pelvien associés au biofeedback instrumental sont efficaces sur l’incontinence urinaire d’effort.
L’électrostimulation fonctionnelle (fréquence 5 à 25 Hz) et la rééducation comportementale sont efficaces pour améliorer le contrôle des muscles du plancher pelvien, notamment dans les IU par impériosités (tableau 5).
Techniques de rééducation | Efficacité |
---|---|
Travail manuel intravaginal des muscles du plancher pelvien | Renforcement des muscles du plancher pelvien Amélioration de l’IUE |
Biofeedback instrumental | Amélioration du contrôle de la miction en cas d’IUE ou mixte |
Électrostimulation fonctionnelle | Amélioration de l’IUE ou par urgenturies à condition de respecter les fréquences appropriées Contre-indications :
|
Rééducation comportementale | Amélioration de l’IUE ou par urgenturies |
Cônes | Amélioration de la force des muscles du plancher pelvien lors des IUE |
Il faut prescrire des règles hygiéno-diététiques de bon sens comme préconiser la perte de poids et diminuer les boissons le soir (après 18 heures). Il faut traiter des infections urinaires concomitantes, procéder à la régularisation du transit, éventuellement par la prescription de laxatifs. Le traitement de l’atrophie vaginale est nécessaire par la prescription d’œstrogènes d’action locale. Il faut veiller à remplacer les médicaments favorisants dans la mesure du possible.
Il n’existe pas de traitement médicamenteux de l’IUE.
En cas d’IU par urgenturie, on peut prescrire des anticholinergiques comme l’oxybutinine (Ditropan®) ou la solifénacine (Vésicare®).
En cas d’IUE par cervico-cystoptose/hypermobilité urétrale, une bandelette sous-urétrale synthétique (figure 3) de type TOT (Trans Obturator Tape) ou TVT (Trans Vaginal Tape) (voire une cervico-cystopexie selon Burch) est le plus souvent proposée.
Les manœuvres de soutènement du col (Bonney) ou de l’urètre moyen positives sont prédictives d’un bon résultat chirurgical de la bandelette.
En cas d’IUE par insuffisance sphinctérienne, le sphincter urinaire artificiel (figure 4) est le traitement de référence. Il existe également des dispositifs mini-invasifs comme les ballons péri-urétraux lorsque l’IU est modérée ou que le sphincter urinaire artificiel est contre-indiqué (troubles cognitifs…).
En cas d’IU par urgenturies réfractaire au traitement médicamenteux par anticholinergiques, la neuromodulation sacrée (figure 5) (implantation d’une électrode de stimulation en regard de la racine sacrée S3) est parfois une option envisageable ou bien l’injection intradétrusorienne de toxine botulique A (prescription hors AMM) qui constitue une solution de recours en cas d’échec des autres techniques.
Les principaux éléments du traitement de l’incontinence urinaire féminine sont présentés dans la figure 6.