4  -  Interrogatoire : précis et orienté

4 . 1  -  Recherche de facteurs de risque


Les antécédents médicaux, chirurgicaux, gynéco-obstétricaux doivent être explorés lors de l’anamnèse, et notamment le nombre de grossesses et d’enfants, les circonstances d’accouchement (manÅ“uvres obstétricales, épisiotomies), le poids des enfants à la naissance (macrosomie), la rééducation périnéale dans le post-partum, la chirurgie abdomino-pelvienne et une pathologie neurologique.

Il faut également s’enquérir du statut hormonal de la patiente, savoir si elle est ménopausée et si elle prend un traitement hormonal substitutif.

Il faut établir l’indice de masse corporelle à la recherche d’une obésité favorisant l’IUE. Il faut connaître la profession, savoir si la patiente porte des charges lourdes ou pratique une activité sportive intense.

Il faut recenser les traitements médicamenteux car certains aggravent le statut mictionnel et notamment les anticholinergiques et les opioïdes (diminution de la contraction vésicale) ou les médicaments alpha-bloquants (chute des résistances urétrales).

Il faut rechercher des facteurs d’aggravation chronique de l’incontinence comme la constipation ou la toux chronique.

4 . 2  -  Sur le plan urologique


Il est important d’évaluer l’ancienneté des troubles et leur évolution dans le temps. Il faut s’intéresser aux circonstances déclenchantes des épisodes d’incontinence : effort de toux, port de charges, montée/descente des escaliers, rires, éternuement, effort de poussée. Il faut évaluer l’abondance des fuites par le port de protections et leur nombre.

Les signes fonctionnels urinaires peuvent traduire un trouble du stockage vésical (urgenturie, pollakiurie diurne/nocturne) ou des troubles de la vidange vésicale (dysurie, impression de mal vider la vessie).

Il faut relever le catalogue mictionnel si la patiente en a fait un (cf. annexe 1).

Il faut rechercher des infections urinaires concomitantes.

La réalisation d’un catalogue mictionnel est recommandée dans l’exploration d’une incontinence urinaire d’effort féminine.

4 . 3  -  Sur le plan génito-sexuel


Il faut s’assurer du statut hormonal actuel de la patiente et du fait qu’elle ait un suivi gynécologique régulier, en lui demandant notamment la date des derniers frottis cervico-vaginaux. Il faut lui demander si elle a des métrorragies et des leucorrhées. Il faut rechercher un prolapsus par le biais de l’interrogatoire en évoquant une pesanteur pelvienne ou une saillie vulvaire. Il faut savoir s’il existe une dyspareunie et évaluer le retentissement de l’IU sur la sexualité.

4 . 4  -  Sur le plan ano-rectal


Il faut rechercher une constipation et une incontinence anale.

4 . 5  -  Retentissement sur la qualité de vie


L’IU est un handicap fréquent. La qualité de vie est évaluée par des questionnaires de symptômes et de qualité de vie (cf. annexe 2).

À l’issue de l’interrogatoire

• Classer le type d’incontinence urinaire : incontinence urinaire d’effort, par urgenturie ou mixte.
• Toute urgenturie doit faire rechercher des causes locales d’irritation vésicale : cystite, cancer de vessie, calcul.
• Se méfier d’une pathologie neurologique chez une patiente jeune présentant des urgenturies avec des signes neurologiques.
• Éliminer ce qui n’est pas une vraie incontinence urinaire.
• Le retentissement sur la qualité de vie est crucial.

4/9