Le diagnostic d’une incontinence urinaire est clinique.
La prise en charge de l’incontinence urinaire de la femme est fondée sur un interrogatoire précis et orienté, suivi d’un examen clinique minutieux.
Diagnostic :
- il existe 3 types d’incontinence urinaire :
- l’IUE par cervico-cystoptose/hypermobilité urétrale ou par insuffisance sphinctérienne,
- l’IU par urgenturies pouvant s’intégrer dans le cadre d’un syndrome d’hyperactivité vésicale (urgenturies + pollakiurie + brûlures mictionnelles),
- l’IU mixte ;
- pour standardiser l’interrogatoire et pour préciser le type d’incontinence urinaire, l’utilisation d’un questionnaire de symptômes validé en français est recommandée (USP®) ;
- le retentissement sur la qualité de vie doit également être évalué à l’aide de questionnaires de qualité de vie validés en français (ICIQ®, CONTILIFE®…).
Prise en charge :
- les examens complémentaires sont guidés par la clinique et ne doivent jamais la remplacer ;
- ils ne sont pas systématiques en cas d’IUE pure sauf si une chirurgie est envisagée. En cas d’IU par urgenturie, il faut éliminer systématiquement une autre cause d’irritation vésicale : cystite, tumeur, calcul ;
- en cas de mictions par regorgement, il faut en premier lieu traiter l’obstacle sous-vésical ;
- la rééducation est toujours proposée en première intention. Elle s’accompagne de la correction des facteurs favorisants ou aggravants.
Chez la femme :
- En cas d’IUE par cervicocystoptose/HMU :
- si échec de la rééducation et manÅ“uvres de Bonney ou de soutènement de l’urètre moyen positives : bandelette sous-urétrale en première intention après avoir éliminé un trouble de la vidange vésicale ou hyperactivité détrusorienne au BUD.
- En cas d’IUE par IS :
- sphincter urinaire artificiel si pas de troubles cognitifs permettant l’utilisation ;
- ballons péri-urétraux en solution de recours (troubles cognitifs, CI à l’anesthésie générale…).
- En cas d’IU par urgenturie :
- après avoir éliminé une cause d’irritation vésicale et si échec de la rééducation ;
- traitement médicamenteux par anticholinergiques ;
- si IU par urgenturie réfractaire au traitement médicamenteux :
- neuromodulation sacrée,
- injection intradétrusoriennede toxine botulique A (attention hors AMM).
Chez l’homme :
- En cas d’IUE (post-prostatectomie, post-chirurgie HBP, post-traumatique et/ou dénervation périphérique) :
- sphincter urinaire artificiel : traitement de référence++ en cas d’IS objectivée au BUD et pas d’hyperactivité détrusorienne associée ;
- en cas d’incontinence urinaire modérée : bandelettes sous-urétrales ;
- ballons péri-urétraux en cours d’évaluation dans l’IUE modérée et à choisir en solution de recours (troubles cognitifs, CI à l’anesthésie générale…).
- En cas d’IU par urgenturies :
- traitement médicamenteux par anticholinergiques ;
- Si IU par urgenturie réfractaire au traitement médicamenteux : neuromodulation sacrée ou injection de toxine botulique A intradétrusorienne (attention hors AMM) ;
- si contexte d’HBP, anticholinergiques possibles associés au traitement médicamenteux de l’HBP (attention au risque de rétention). Chirurgie en cas d’échec.
- Suivi : évaluation et suivi des résultats dans le temps par questionnaires de symptômes et de qualité de vie.