4 . 3  -  Rattrapage vaccinal

4 . 3 . 1  -  Rationnel


Généralités

La programmation d’un rattrapage vaccinal vise à proposer un calendrier de rattrapage le plus raisonnable possible.

Objectifs principaux :

  • protéger en priorité contre les infections les plus sévères (infections invasives, rougeole en période épidémique…) ;
  • terminer le rattrapage le plus rapidement possible ;
  • réduire le nombre d’injections en utilisant les combinaisons disponibles, quitte à administrer une valence vaccinale de plus que nécessaire ;
  • respecter la tolérance de l’enfant et des parents (rarement plus de 2 injections le même jour).

Données à prendre en compte

Vaccinations déjà réalisées :

  • comparaison avec celles qu’il aurait dû recevoir selon le calendrier en vigueur ;
  • on détermine pour chaque antigène le nombre de doses que l’enfant aurait dû recevoir au jour de l’examen.

Âge actuel de l’enfant et maladies contre lesquelles il est souhaitable qu’il soit protégé (certaines vaccinations sont essentielles à son âge, d’autres ne sont pas ou plus nécessaires) :

  • pour la vaccination pneumococcique conjuguée : elle n’est plus indiquée passé l’âge de 2 ans, sauf si l’enfant est à haut risque d’infection invasive pneumococcique (indication prolongée jusqu’à 5 ans) ;
  • pour la vaccination Hib : elle n’est plus indiquée après l’âge de 5 ans ;
  • pour la vaccination coqueluche : la période à risque de formes graves est celle des 6 premiers mois, et particulièrement les trois premiers mois où peut survenir la coqueluche maligne ; au-delà chez l’adolescent et l’adulte, le rattrapage reste utile afin d’éviter une infection longue et surtout contagieuse pour l’entourage.

Urgence de la protection infectieuse à assurer, la priorité doit être accordée :

  • aux infections à germes invasifs encapsulés avant l’âge de 2 ans (pneumocoque, Haemophilus influenzae b, méningocoque) ;
  • à la coqueluche avant l’âge de 6 mois ;
  • aux pathologies épidémiques telles que la rougeole à tout âge ;
  • à l’hépatite B, aux infections à HPV, et à nouveau la coqueluche à l’adolescence.

4 . 3 . 2  -  Modalités pratiques


Règles de base en vaccinologie :

  • chaque dose de vaccin déjà donnée compte, quel que soit son type ; on ne reprend plus, comme cela a été fait dans le passé, la vaccination à son début ; il faut simplement compléter (ou mettre à jour) le calendrier ;
  • l’intervalle optimal de temps à respecter entre 2 injections d’un même vaccin dépend du temps vaccinal (primo-vaccination ou rappels) et du schéma recommandé.

Primo-vaccination

Le nouveau calendrier vaccinal 2013 a réduit à deux le nombre de doses de primo-vaccination du nourrisson, mais à la condition que l’intervalle entre les deux doses de vaccins (DTPCaHib-hépatite B et pneumocoque conjugué) soit élargi à 2 mois. Si l’intervalle a été de 1 mois seulement, comme cela était recommandé avant 2013, il faut alors poursuivre selon le schéma antérieur de primo-vaccination qui préconisait trois doses espacées de 4 semaines.

Enfin, le minimum toléré entre deux injections lors d’une primo-vaccination est de 3 semaines. En deçà, la seconde injection ne doit pas être prise en compte dans le calendrier de l’enfant.

Rappel

Pour être considérée comme une dose de rappel, celle-ci doit être administrée au mieux 6 mois après la dernière dose de la primo-vaccination, afin que la maturation de la réponse immune initiale ait eu le temps de s’effectuer (développement des cellules mémoires). Un délai plus long n’est pas préjudiciable à l’effet rappel proprement dit mais représente un risque pour le sujet dont la date de protection a été retardée. Le minimum toléré et validé pour le délai entre primo-vaccination et rappel est de 4 mois (hépatite B).

Types de vaccin

Tous les vaccins inactivés et sous-unités peuvent être administrés simultanément (le même jour en deux sites d’injection séparés). Il n’y a aucun intervalle à respecter entre deux vaccins inactivés ou sous-unités s’ils sont différents. On peut par exemple vacciner avec quelques jours d’intervalle dans cette situation.

Les vaccins atténués peuvent être administrés simultanément (le même jour) et avec n’importe quel autre vaccin (atténué ou inactivé ou sous-unité). Mais l’intervalle à respecter entre deux vaccins viraux atténués différents qui n’auraient pas été administrés le même jour est de 4 semaines (afin de ne pas neutraliser le second vaccin par la sécrétion d’interféron induite par le premier virus vaccinal).

4 . 3 . 3  -  Exemples


Des exemples type de rattrapages vaccinaux concernent :

  • le BCG : dans les populations à risques jusqu’à l’âge de 15 ans ;
  • le vaccin ROR : 2 doses espacées de 1 mois minimum à toute personne née depuis 1980 ;
  • le vaccin méningocoque conjugué C : 1 seule dose suffit après l’âge de 1 an (si non effectuée jusqu’à l’âge de 24 ans) ;
  • le vaccin hépatite B (jusqu’à l’âge de 15 ans) : un schéma réduit à 2 doses est recommandé chez l’adolescent (11 à 15 ans) avec 6 mois d’intervalle entre les deux doses ;
  • le vaccin coquelucheux : l’application de la stratégie du cocooning pour prévenir la coqueluche du petit nourrisson s’effectue par la mise à jour du calendrier vaccinal des parents (et du reste de l’entourage de l’enfant ; la fratrie, la nounou, les grands-parents le cas échéant…) non protégés (non à jour de leur calendrier vaccinal).
Figure 1 : Calendrier vaccinal
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