Avant de commencer…

Un chapitre incontournable pour l’ECN et la pratique médicale.

Le rationnel et les modalités des schémas vaccinaux doivent être « compris » avant d’être appris.

Les vaccinations constituent les moyens optimaux de prévention pour le contrôle voire (selon les situations) l’éradication de maladies infectieuses et contagieuses. La diminution de la perception du risque peut conduire à négliger l’importance de la vaccination (couverture vaccinale) et l’entretien d’une immunité suffisante (injections de rappel).

Le contenu actualisé du calendrier vaccinal du nourrisson (vaccins recommandés) de l’année en cours doit être parfaitement mémorisé (site du ministère de la Santé). Le respect de ses modalités doit être évalué à chaque consultation de suivi de l’enfant.

1  -  Pour bien comprendre

1 . 1  -  Bases immunologiques

1 . 1 . 1  -  Connaître les différents types de vaccins


Définition d’un vaccin

Les vaccins à usage humain sont des préparations contenant des substances antigéniques destinées à induire, chez le sujet auquel elles sont administrées, une immunité active spécifique contre un agent infectieux donné (bactérien, viral, voire parasitaire).

Compositions des préparations vaccinales

  • Vaccins vivants ou atténués :
    • agents infectieux entiers (virus, bactéries) dont la virulence est réduite après mutation ;
    • ex. : BCG, ROR, vaccin varicelle.
  • Vaccins tués ou inactivés :
    • agents infectieux entiers inaptes à la multiplication du fait d’un traitement physique ou chimique ;
    • ex. : vaccin poliomyélite, hépatite A.
  • Vaccins sous-unités (antigènes vaccinaux purifiés) :
    • antigènes spécifiques de l’agent infectieux après traitement ou après fabrication de novo ;
    • ex. : anatoxines diphtérique et tétanique, polyosides (polysaccharides) capsulaires des pneumocoques, méningocoques et d’Haemophilus influenzae b, antigènes divers et purifiés des vaccins coquelucheux acellulaires, hépatite B…

Les préparations vaccinales contiennent en outre le plus souvent un adjuvant (tous les vaccins inactivés sauf le vaccin grippe injectable saisonnier), le plus souvent à base d’aluminium.

Types de vaccins : vivants, inactivés, sous-unités.

1 . 1 . 2  -  Réponse immune


La réponse immune liée à l’administration du vaccin a pour effet d’éviter ou d’atténuer la maladie naturelle ou ses conséquences délétères lors d’un contact ultérieur avec l’agent infectieux.

Elle est proche de celle induite par l’agent infectieux lui-même. L’augmentation de l’immunogénicité des vaccins est assurée par les substances dites adjuvantes (hydroxyde ou phosphate d’aluminium).

L’antigène vaccinal est capté par la cellule présentatrice d’antigène (cellule APC ou dendritique), qui le dégrade en peptides pouvant se lier aux antigènes du complexe majeur d’histocompatibilité, avant d’activer les lymphocytes (CD4 + et CD8 +). Le premier contact avec l’antigène produit une réponse anticorps dite primaire, mettant en jeu une synthèse rapide d’IgM, puis une synthèse plus lente d’IgG et IgA, ainsi que la production de cellules B mémoires.

Tout contact ultérieur avec l’agent infectieux va générer par la mise en jeu de ces cellules mémoires, une réponse dite secondaire, plus rapide, plus intense et plus spécifique, faite immédiatement d’IgG et d’IgA. Les anticorps de la réponse secondaire ont plus d’affinité pour l’agent infectieux et sont donc plus efficaces.

Le rôle de ces anticorps vaccinaux est de reconnaître et de s’assembler aux épitopes de l’agent infectieux, pour le neutraliser au terme d’une lyse cellulaire faisant intervenir les lymphocytes T (cytotoxicité, activation de cytokines comme l’interféron gamma), avec une activation réciproque contribuant à renforcer la réponse immunitaire.

Les adjuvants accélèrent, augmentent, améliorent et/ou prolongent l’immunité induite contre l’antigène avec lequel ils sont combinés, en agissant sur une ou plusieurs étapes de la réponse immune, en particulier lors de la présentation de l’antigène au système immunitaire.

Mises en jeu successives de l’immunité humorale et de l’immunité cellulaire.

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