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Efficacité vaccinale
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Nature de l’immunité et protection vaccinale
Vaccins vivants ou atténués
Ces vaccins réalisent une infection a minima chez un sujet dont l’immunité est normale et induisent une réponse immune de même nature que celle conférée par la maladie, le plus souvent mixte (humorale et cellulaire). Ils ont, par contre, une virulence importante en cas d’immunodépression et sont donc contre-indiqués dans ces situations.
Ils n’exigent qu’une ou deux doses pour conférer une protection optimale et durable (ex. : ROR).
Vaccins tués ou inactivés et vaccins sous-unités
Ces vaccins induisent une réponse avant tout humorale. Une réponse cellulaire existe aussi pour les vaccins Haemophilus influenzae b, hépatite B et coqueluche. L’immunité cellulaire engendrée par le vaccin contre l’hépatite B est durable.
Ils nécessitent plusieurs injections successives, espacées d’une durée d’au moins un mois, pour initier et amplifier la réponse immune initiale. Ces premières injections constituent la primo-vaccination. Par la suite, des injections supplémentaires appelées rappels permettent de renforcer et maintenir une immunité efficace (réponse de type secondaire). Le 1er rappel est espacé de quelques mois par rapport à la primo-vaccination. Les rappels ultérieurs sont espacés de plusieurs années.
Enfin, les contacts itératifs avec l’agent infectieux, lorsqu’il continue de circuler dans la population, réalisent autant de rappels dits naturels, permettant le maintien de l’immunité vaccinale (ex. : vaccin Haemophilus influenzae b pour lequel les rappels vaccinaux tardifs ne sont pas nécessaires après l’âge de 5 ans). En cas de réduction importante de la circulation de l’agent infectieux, les rappels naturels deviennent aléatoires, rendant nécessaire des rappels vaccinaux tardifs pour certaines maladies (ex. : coqueluche).
Spécificités des vaccins sous-unités
Les antigènes protéiques sont thymodépendants et donnent lieu à une réponse primaire faible (IgM), puis secondaire forte (IgG), qui se renforcera après des injections ultérieures (effet rappel grâce à la constitution d’un pool de cellules mémoire).
Les antigènes polyosidiques (ou polysaccharidiques) sont thymo-indépendants et donnent lieu à une réponse primaire faible et lente sans création de cellules mémoires et donc sans possibilité d’effet rappel ultérieur. Cette réponse immune est de surcroît médiocre, avant l’âge de 2 ans.
Leur combinaison avec des antigènes protéiques thymodépendants (appelée conjugaison) augmente leur immunogénicité en réponse primaire et ce, dès l’âge de 6 semaines. Elle leur confère par ailleurs un effet mémoire amplifiant de façon durable la réponse initiale au moment du rappel (ex. : vaccins Haemophilus influenzae b, méningococciques C et ACWY et pneumococcique conjugués).
Distinguer : injections de primo-vaccination et injections de rappel.
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Évaluation de l’efficacité vaccinale
L’efficacité vaccinale peut se mesurer de deux façons :
- par le dosage des anticorps vaccinaux lorsqu’il existe une corrélation entre le taux sérique d’anticorps et la protection individuelle ; c’est le cas par exemple pour les anticorps diphtériques, tétaniques, polio, Haemophilus influenzae b, rougeole…
- par la mesure du nombre de sujets vaccinés protégés (non infectés) après exposition à l’agent infectieux et par comparaison avec une population non vaccinée.
L’efficacité vaccinale peut être affectée chez le nourrisson par la présence d’anticorps maternels neutralisants. Certains anticorps maternels transmis au nourrisson ont un effet protecteur vis-à-vis de la maladie, mais lorsque leur taux sérique est élevé, ils inactivent aussi le vaccin (vivant) en neutralisant la souche vaccinale, entraînant ainsi un échec vaccinal. Par exemple, les anticorps rougeoleux maternels protègent le nourrisson au cours des 6 premiers mois, mais rendent inefficace la vaccination avant cet âge.
À l’inverse, la protection du nourrisson par les anticorps maternels est quasi nulle pour la coqueluche (taux bas d’anticorps maternels), et limitée à 2 mois pour le tétanos et la diphtérie.
En pratique, le dosage des anticorps post-vaccinaux a des indications limitées :
- lors des essais cliniques vaccinaux pour vérifier leur immunogénicité ;
- au cours de l’enquête paraclinique de 1re intention en cas de suspicion de déficit immunitaire (voir chapitre 46) ;
- pour connaître le statut d’immunité contre certaines maladies à prévention vaccinale en cas de contage (rougeole, rubéole, varicelle par exemple) ;
- pour tester l’immunité mémoire après rappel chez un sujet dont on ignore le passé vaccinal.
Immunité active spécifique reliée au type de vaccin utilisé et à l’âge de l’enfant.
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