3 . 5  -  Mesures préventives

3 . 5 . 1  -  Qui cibler ?


L’identification des sujets contacts est utile dans certaines situations.

Les bactéries responsables des méningites purulentes proviennent du nasopharynx et sont ainsi susceptibles d’être diffusées à l’entourage avec un risque minime de cas secondaires dans les pays développés.

Actions pour réduire la survenue de cas secondaires (selon les bactéries) :

  • isolement en milieu hospitalier du sujet malade jusqu’à la guérison clinique (méningocoque, Haemophilus influenzae b) ;
  • antibioprophylaxie des sujets contacts (méningocoque, Haemophilus influenzae b) ;
  • vaccination des sujets contacts (méningocoque) ;
  • déclaration obligatoire (infections invasives à méningocoque).

L’éviction de la collectivité des sujets contacts (ex. : éviction scolaire de la fratrie), la désinfection ou la fermeture d’un établissement scolaire fréquenté par le malade sont inutiles.

Isolement en cas de méningite à méningocoque.

3 . 5 . 2  -  Méningite à méningocoque


Isolement en milieu hospitalier

Il s’agit d’un isolement type « gouttelettes ».

Antibioprophylaxie des sujets contacts

  • Objectifs de l’antibioprophylaxie :
    • éliminer le portage chez les sujets exposés aux sécrétions oropharyngées de l’enfant atteint ;
    • prévenir la diffusion dans la population d’une souche pathogène par des porteurs sains.
  • Rationnel de l’antibioprophylaxie :
    • elle concerne les sujets contacts définis comme à risque :
      • proximité : distance < 1 mètre et durée du contact > 1 heure,
      • pas de notion de temps en cas de bouche-à-bouche (sauveteur) ;
    • elle repose sur un rationnel bactériologique :
      • efficacité sur N. meningitidis, avec concentration salivaire > CMI de la bactérie,
      • action rapide et prolongée, administration sur une courte durée, pas de contre-indication.
  • Modalités pratiques :
    • elle doit être administrée rapidement :
      • dans les 24–48 heures suivant le diagnostic d’infection invasive à méningocoque,
      • aucune utilité au-delà de 10 jours après le dernier contact avec le malade ;
    • la molécule de choix est la rifampicine par voie orale pendant 2 jours :
      • nouveau-né : 5 mg/kg/12 h, nourrisson et enfant : 10 mg/kg/12 h, adulte : 600 mg/12 h,
      • en informant de la coloration orange des urines et des sécrétions lacrymales (porteurs de lentilles de contact).

Infection invasive à méningocoque : antibioprophylaxie des sujets contacts par rifampicine per os.

Vaccination ciblée

Une prophylaxie vaccinale est parfois possible.

Elle complète l’antibioprophylaxie lorsque la souche de méningocoque responsable est d’un sérotype vis-à-vis duquel existe un vaccin approprié.

Elle est réalisée de manière concomitante à l’antibioprophylaxie, selon les mêmes conditions (définition des sujets contacts, délai maximal de 10 jours).

Seule la vaccination contre les méningocoques des sérogroupes A, C, Y et W est possible (dans les conditions prévues par l’instruction du 24 juin 2011).

L’utilisation de vaccins polyosidiques conjugués doit être privilégiée :

  • vaccin méningococcique C conjugué monovalent en cas d’infection invasive à méningocoque liée au même sérogroupe ;
  • vaccin tétravalent conjugué (ou A/C/Y/W135) en cas d’infection invasive à méningocoque liée à l’un de ces sérogroupes chez les enfants âgés de 11 ans et plus.

La vaccination contre le sérogroupe B majoritaire en France (2/3 des cas) n’est pas recommandée autour des cas sporadiques en France (vaccin protéique Bexsero®). Elle est réservée aux situations particulières (grappes de cas et épidémies).

Prophylaxie vaccinale en fonction du sérogroupe du méningocoque isolé.

Déclaration obligatoire

L’infection invasive à méningocoque est une pathologie infectieuse à déclaration obligatoire.

Le signalement est une procédure d’urgence et d’alerte. Il doit être effectué sans délai par téléphone ou télécopie auprès du responsable de la veille sanitaire de l’ARS.

Cette procédure permet à l’ARS d’identifier les sujets contacts, d’évaluer les mesures éventuelles de prophylaxie, d’organiser leur mise en Ĺ“uvre, et de s’assurer qu’elles sont bien effectives.

Les signalements transmis à l’ARS sont ensuite dirigés vers l’InVS pour le suivi épidémiologique.

Déclaration obligatoire des infections invasives à méningocoque.

3 . 5 . 3  -  Autres méningites


Méningite à pneumocoque

Les méningites à pneumocoque ne sont pas épidémiques.

Aucune action spécifique n’est nécessaire :

  • l’isolement n’est pas recommandé ;
  • aucune antibioprophylaxie n’est nécessaire, même chez les sujets non ou mal vaccinés ;
  • le calendrier vaccinal (Prévenar 13®) doit être complété le cas échéant chez le sujet malade et son entourage, sans délai particulier ;
  • elle ne fait pas l’objet d’une déclaration obligatoire.

Méningite à pneumocoque : aucune mesure prophylactique pour les sujets contacts.

Méningite à Haemophilus influenzae b

Il n’existe pas de recommandation officielle en France.

Mesures préventives à envisager :

  • l’isolement est recommandé pendant les premières 24 heures de traitement par l’Académie Américaine de Pédiatrie [Red Book, 2009]) ;
  • l’antibioprophylaxie chez l’enfant malade en relais du traitement curatif est discutée (rifampicine : 20 mg/kg/j en une seule prise pendant 4 jours) ; elle est considérée comme nécessaire en cas de vaccination incomplète chez les sujets contacts âgés de moins de 4 ans ;
  • le calendrier vaccinal doit être complété le cas échéant chez le sujet malade et les sujets de son entourage âgés de moins de 5 ans et non ou incomplètement vaccinés ;
  • elle ne fait pas l’objet d’une déclaration obligatoire.
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