3 . 3  -  Craniopharyngiome

3 . 3 . 1  -  Généralités


Il représente environ 10 % des tumeurs intracrâniennes de l’enfant.

Il s’agit d’une tumeur intracrânienne bénigne d’origine embryonnaire.

Elle se développe le plus souvent au niveau intra- et suprasellaire.

Bien que de nature bénigne, elle est potentiellement grave en raison des séquelles qu’elle entraîne sur les structures anatomiques voisines (hypothalamus, chiasma et nerfs optiques).

Tumeur intracrânienne bénigne potentiellement grave.

3 . 3 . 2  -  Diagnostic


Enquête clinique

Âge au diagnostic : 5 à 14 ans.

Association à des degrés variables de :

• signes ophtalmologiques :
–        baisse d’acuité visuelle uni- ou bilatérale, amblyopie,
–        scotome et autres atteintes du champ visuel, paralysie oculomotrice,
–        œdème papillaire ou atrophie optique (au fond d’œil) ;

• signes endocriniens :
–        retard statural prédominant avec cassure (déficit en GH),
–        retard pubertaire (insuffisance gonadotrope),
–        diabète insipide, asthénie, prise de poids, autres déficits antéhypophysaires ;

• signes neurologiques :
–        signes d’HTIC, céphalées isolées,
–        troubles neurovégétatifs, troubles des fonctions supérieures (tardifs),
–        déficit moteur, crise d’épilepsie (rare).

Enquête paraclinique

IRM cérébrale avec injection :

• imagerie de choix pour les tumeurs intracrâniennes de l’enfant ;
• affirme la présence de la tumeur et apprécie les rapports de proximité.

Autres bilans :

• neuro-ophtalmologique : apprécie le retentissement de la tumeur ;
• endocrinien : recherche des déficits antéhypophysaires, un diabète insipide.

Triade clinique : signes ophtalmologiques/endocriniens/neurologiques.

Triade paraclinique : IRM cérébrale, bilan neuro-ophtalmologique, dosages hormonaux.

3 . 3 . 3  -  Principes thérapeutiques


Le traitement de première intention est la chirurgie. L’exérèse tient compte des risques fonctionnels liés aux structures anatomiques de voisinage (hypothalamus).

La radiothérapie est indiquée en seconde intention en cas d’exérèse incomplète ou de récidive.

La correction des déficits hypophysaires doit être assurée.

Ces derniers sont quasi constants, soit présents dès la découverte de la tumeur, soit secondaires à l’acte de résection chirurgicale.

Une substitution hormonale en L-thyroxine et hydrocortisone, parfois en desmopressine, est prescrite à vie. Un traitement substitutif par GH est discuté dans l’enfance et parfois aussi à l’âge adulte, afin de prévenir les complications métaboliques et cardiovasculaires liées à la carence en GH. Un traitement substitutif de l’axe gonadotrope est mis en place à l’adolescence.

La surveillance est prolongée : examens neuro-ophtalmologiques et IRM cérébrale.

La prise en charge du handicap est à prévoir en cas de séquelles ophtalmologiques.

Le taux de survie à 10 ans est d’environ 70 %.

Prise en charge : exérèse chirurgicale, substitution des déficits hormonaux.

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