8 . 3  -  Avec un graphe (ou une figure)

Parmi les figures, le graphe est un moyen privilégié de transmission d’une information. Un graphe comporte généralement un axe des X (abscisse), et un axe des Y (ordonnées), ou bien est constitué de « camemberts ». Quelques règles simples sont nécessaires à rappeler, d’autant que les logiciels actuels permettent par un simple clic de souris de faire le meilleur, ou... le pire.

8 . 3 . 1  -  Le graphe doit être informatif

Avant de faire un graphe, il faut réfléchir à la question : quelle information veut-on faire passer ? Le message doit être simple, car il est difficile de transmettre plusieurs informations en même temps sur le même graphe. L’utilisation de plusieurs axes Y par exemple est difficile à interpréter. Le message doit être suffisamment important pour être traduit en graphe : faire état « d’une proportion de 60 % de femmes et de 40 % d’hommes » n’a pas besoin d’un graphe (cette phrase résume en elle-même l’information).

8 . 3 . 2  -  Le graphe doit être dépouillé

Il faut utiliser « le moins d’encre » possible , c’est-à-dire ne pas utiliser fioritures, cadres, polices, grilles, textes qui alourdissent le graphe et qui nuisent à la qualité de l’information. Finalement, un bon graphe est celui que l’on aurait fait avec... un crayon !
Les perspectives en 3 D n’apportent rien à l’information, en général, et sont à éviter. Tant pour les barres, les axes et surtout pour les camemberts 3D qui sont une distorsion de l’information. Chaque axe doit avoir des graduations juste nécessaires à la compréhension, et les unités doivent être précisées.
Il n’est pas nécessaire d’utiliser les grilles horizontales ni verticales qui augmentent la quantité d’encre...
La couleur, avec l’utilisation des imprimantes couleur, doit être uniforme sans effet publicitaire... Sinon, le gris ou le noir sont utilisés.

8 . 3 . 3  -  Le choix du type de graphe dépend du type de données

  • l’histogramme s’adresse à des données quantitatives. Les barres se touchent, et l’échelle doit être régulière et proportionnelle.. Un nombre 3 à 10 barres est raisonnable, nécessitant quelquefois des regroupements de valeurs.
  • le graphe avec des lignes s’adresse aux mêmes données et utilise moins d’encre et veut plutôt suggérer une tendance, une évolution.
  • les barres s’adressent aux données qualitatives et ne se touchent pas. Elles peuvent être disposées verticalement ou horizontalement. On utilise les barres horizontales lorsque le libellé est long par exemple. Une étiquette avec la valeur peut être ajoutée en haut des barres.
  • le camembert est un trompe-l’oeil et est de moins en moins utilisé. Un graphe en barres horizontales peut être préféré.
  • les aires, les disques, les bandes sont souvent inutiles

8 . 3 . 4  -  Un graphe doit être compréhensible sans se référer au texte de l’article

Le graphe a un titre explicite, avec une numérotation en chiffre arabe. Les axes ont des titres pour expliquer les unités choisies (nombre, pourcentages...). Une légende peut être insérée : sobre sans cadre, ni surcharge, placée à un endroit qui ne gêne pas la lecture. Les abréviations sont expliquées en bas du graphe en petit caractère.

8 . 3 . 5  -  Les logiciels grapheurs

Graph dans Word, Tableurs (Excel), logiciels de présentation (Power Point), graphes dans Epi Info ou EpiData. Préférer les graphes dans Word : cliquer sur l’icône « Insérer un graphique » sinon cliquer sur Insertion – Objet – Graphique Microsoft Graph. Eviter quand on est dans Word les graphes de Excel.

8 . 3 . 6  -  Les graphes à éviter

  • Les graphes avec peu de données : exemple le sexe. Préférer le texte +++
  • Diagrammes en secteurs (fromages) à éviter surtout en 3D, à éviter
Figure 58 : Camembert en relief à éviter
Figure 59 : Graphe en bandes à éviter
Figure 60 : Graphe en camembert à éviter (légende trop lointaine)
Figure 61 : Graphe avec barres en relief et surcharges à éviter (grille, légende et titres des axes entourés et en relief !...)
Figure 62 : Fond sombre, légende inutile, échelles non régulières, catégories qui se chevauchent, pas d’unités sur les axes
Figure 63 : Information redondante : présentation des oui et des non
Figure 64 : Possibilités des logiciels de graphe en relief !!!!
Figure 65 : Graphe interdit : tout ce que le logiciel peut faire !

8 . 3 . 7  -  Graphes possibles

Figure 66 : Mêmes données que la figure 9 le plus simple possible +++
Figure 67 : Histogramme des âges (graphes avec rectangles contigus)
Figure 68 : Taux ISO selon le score NNIS (graphe en bâtons, disjoints)
* ISO : infection de site opératoire
** NNIS : national nosocomial infection system = indice composite de la durée d’intervention, de sa
classe de contamination et de du score ASA en anesthésie (terrain).
Figure 69 : à relativiser : Graphe en rayon (qualité de vie, satisfaction..)
Figure 70 : Pourcentage des établissements déclarant des protocoles (chaque barre horizontale est indépendante des autres)
Figure 71 : Graphe en barres (idem camembert graphe 1 et 3) avec appareils opérés (n=120)
Le total fait 100 %
Figure 72 : Graphe en camembert (« pie » en anglais) acceptable avec les libellés et les % ensemble en face de chaque portion
Figure 73 : Graphe en barres verticales
Figure 74 : Même graphe avec barres superposées (nombre)
Figure 75 : Même graphe avec barres superposées et % du total
Figure 76 : Graphe en lignes Taux de prévalence des infections nosocomiales en fonction de l’âge (exemple fictif ; à chaque point est associé l’intervalle de confiance à 95 %)
Figure 77 : Evolution des naissances
Bien regarder l’échelle des naissances : de 35 000 à 45 000
Figure 78 : Contraception utilisée pour les jeunes filles consultant au planning familial
Se méfier des unités utilisées et de l’échelle de valeurs (départ à 0 ou non en particulier)
Figure 79 : Nombre d’IVG déclarées depuis 1976 en France (en milliers de 0 à 200)
Sources : INED et SAE (avec des différences selon les années)
Figure 80 : idem en milliers avec échelle de 140 à 210 (en 1977 à 2006)
Se méfier des graphes avec deux axes Y : est-ce que lien est prouvé ?
Figure 81 : Graphe avec deux axes en Y (en lignes)
Figure 82 : Longueur utérine en fonction du développement pubertaire du sein
* trait du milieu = médiane ; boîte = 25ème et 75ème percentile ; traits du haut et du bas : valeur inférieure à 1.5 fois l’écart inter-quartile, ou, selon logiciel, premier et dernier décile. Valeurs hors limites.
Figure 83 : Lien entre longueur utérine et le dosage d’oestradiol

Au total, comment choisir entre texte, tableaux, et graphes ? Tout est une notion de stratégie, de volonté de message, d’équilibre. Il n’y a pas de règle. Les visuels et les textuels. Exemple tirés de la littérature : tableau pour la description, texte pour les résultats intermédiaires, graphe ou tableau pour les résultats principaux. Principes permanents : sobriété, équilibre, information complète sans tricherie, avec le moins d’encre possible.

Figure 84 : Exemple de figure des inclusions (flow-chart)
Tiré de Lancer 2006;367:1819-29
Figure 85 :
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