8  -  Présentation des données, comment communiquer les résultats

Vous avez établi votre questionnaire. Vous disposez de données chiffrées, ou des données en clair. Comment communiquer ces résultats ? Etablir des statistiques, faire de la statistique, c’est communiquer des données de la manière la plus RESUMEE possible, et le plus EXACT possible :

« Tout ce qui est compliqué est incommunicable, tout ce qui est simple est faux »

8 . 1  -  Dans le texte

C’est la forme la plus simple de décrire avec des mots et des chiffres une situation donnée. Mais les textes sont difficiles à lire, sont noyés dans des paragraphes. Quelquefois, on préfère présenter de manière plus « percutante »

8 . 2  -  Dans un tableau

Pour présenter des résultats, les tableaux permettent de montrer des données en chiffres ou en pourcentages. Le choix entre un graphe et un tableau est difficile : le graphe est visuel et peu précis, le tableau nécessite plus de temps d’examen et est plus précis.

8 . 2 . 1  -  Le tableau doit être informatif

Pour dire que « 70 % des sujets sont des hommes », une phrase suffit et un tableau est inutile. Il faut donc une information consistante. Le cas le plus fréquent de tableau expose une comparaison entre deux populations, entre deux critères de jugement, entre deux traitements (ce sont les variables à expliquer) qui sont alors en colonnes (verticales), et les variables testées (variables expliquantes) qui sont en lignes (horizontales).

8 . 2 . 2  -  Le tableau doit être compris sans l’aide du texte de fond

Un lecteur d’article, qui ne lirait que les tableaux, doit pouvoir comprendre ce dont il s’agit sans l’aide du texte de fond. Le titre, les mots utilisés doivent être explicites, et les abréviations doivent être détaillées. D’autre part, le texte de fond ne doit pas expliquer les tableaux et ne doit pas être redondant.

8 . 2 . 3  -  Le tableau doit

Il doit avoir une forme correspondant à la revue où est publié l’article, ou répondre à des standards. La composition doit être logique pour une lecture de gauche à droite, et de haut en bas ; les résultats normaux sont à lire avant les résultats anormaux. Le schéma suivant permet de décrire les constituants d’un tableau :

Figure 44 : Eléments d'un tableau

Un tableau a un numéro, généralement en chiffre romain, situé en haut du tableau. Le titre doit permettre de comprendre la suite. Il est souvent centré sur la page, et en gras.
Il n’y a jamais de traits verticaux. Trois traits horizontaux suffisent : un trait au-dessus et un trait au-dessous de la souche et des têtes de colonne, un trait au-dessous des têtes de ligne et du corps.
Les têtes de colonnes doivent préciser, outre le nom de la variable, s’il s’agit d’un nombre ou d’un pourcentage, et l’unité choisie. Lorsque plusieurs têtes résument une même information, on peut créer une tête de colonne supplémentaire en fusionnant les colonnes en question (commande « fusionner les cellules » des logiciels de traitement de texte).

Figure 45 : Exemple d’une tête de colonne qui résume plusieurs têtes de colonne

Le corps du tableau ne doit comporter que des nombres, jamais d’unités de mesure. Une question difficile est de savoir s’il faut présenter des nombres ou des pourcentages.
On peut choisir de présenter une colonne avec des nombres et de mettre entre parenthèses les pourcentages sans le « % », mais en expliquant en tête de colonne ou en note de bas de pages que « les parenthèses indiquent les pourcentages ».
Les nombres doivent être alignés sur la virgule s’il y en a une, et doivent avoir toujours le même nombre de chiffres après la virgule. Il est de même sur l’alignement avec le point ou la virgule. Les données manquantes doivent être bien repérées avec un trait ou une astérisque.
Les notes de bas de tableau doivent permettre de comprendre les abréviations. Pour les identifier, on peut mettre entre parenthèses une lettre (a) , mais pas un chiffre, ou bien les symboles dans l’ordre suivant : *, †, ‡, §, ||, ¶.

8 . 2 . 4  -  Les logiciels

Les traitements de texte proposent tous des tableaux types que l’on peut modifier de nombreuses manières. Il n’est pas utile d’importer des tableaux de tableur par exemple.

8 . 2 . 5  -  Exemples de tableaux à éviter (sur la forme)

Figure 46 : mauvais : Participation à l’enquête de Prévalence dans l’Ouest en 1996

Les traits verticaux sont superflus, et des traits horizontaux sont inutiles. Le cadre en gros traits est inutile. Les têtes de colonnes, fusionnées sur deux cellules, ne sont pas centrées. Les abréviations ne sont pas explicitées. Les nombres ne sont pas centrés dans le corps du tableau. Les effectifs et les pourcentages devraient être rappelés dans une ligne supplémentaire sous la première tête de colonne. Les pourcentages ont un nombre de décimales variables. Les totaux ne sont pas tous exacts….

Figure 47 : mauvais : Répartition des infections selon le site

8 . 2 . 6  -  Exemple de tableaux à éviter (sur le fond)

  • Tableau uniquement descriptif
Figure 48 : Tableau descriptif (à réfléchir / à un texte ou des figures)
  • Tableau croisé avec les seuls effectifs
Figure 49 : Tableau croisé avec effectifs seuls à éviter

L’information à retenir de ce tableau est la suivantes : en cas de prématurité, le taux de césarienne est de 40/80 = 50 %, alors qu’en cas de naissance à terme, le taux de césarienne est de 180 / 920 = 19.6 % (deux chiffres à retenir au lieu de … 12 !).

8 . 2 . 7  -  Tableaux possibles

Figure 50 : Epidémiologie de Staphylococcus aureus dans des hôpitaux bretons
Figure 51 : Politique des antibiotiques dans les hôpitaux de l’Ouest
Figure 52 : Une variable, tableau de fréquences
Figure 53 : Déficiences observées
Figure 54 : Déficiences observées n (%)

Tableau comparatif (enquête d’observation) : Analgésie péridurale en continu (AP) et analgésie péridurale contrôlée par la patiente (APCP). Mlle Leroux. Ecole de sages-femmes. Rennes 1999. Méthodes : nullipares, grossesses simples, céphalique, AG entre 37 SA et 42 SA, W spontané, clinique mutualiste. Etude d’observation, rétrospective sur dossiers.

Figure 55 : Tableau comparatif
Figure 56 : Infection nosocomiale après césarienne

Le seul facteur significatif est l’antibioprophylaxie, mais comme facteur aggravant ! En fait, l’antibioprophylaxie est très liée à des facteurs de risques d’infection et est de fait un facteur de confusion probable.

Figure 57 : Facteurs liés à l’antibioprophylaxie
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