4  -  Moyens thérapeutiques

4 . 1  -  Estrogènes

En France, on utilise surtout l’estrogène naturel représenté par le 17 – b – estradiol, soit libre, soit estérifié. On dispose de préparations permettant l’administration par voie orale, par voie percutanée (gel), par voie transdermique (patch) (tableau 7.III).

Tableau 7.III. Estrogènes et voies d’administration
Estrogènes par voie orale Estrofem® (2 mg),
Progynova® (1 – 2 mg),
Oromone®
(1 – 2 mg),
Provames® (1 – 2 mg),
Physiogine® (1 mg)
Estrogènes par voie percutanée (gel) Œstrodose®,
Œstrogel®,
Estreva gel®,
Delidose®
Estrogènes par dispositif transdermique (patch) Estraderm TTS®(50 – 100 mg/jour),
Oesclim®(25 – 37,5 – 50 – 75 mg/jour),
Climara®(50 mg/jour),
Estradiol G-Gam®(37,5 – 50 – 75 – 100 mg/jour),   
Femsept®(50 – 75 – 100 mg/jour),
Estrapatch®(40 – 60 – 80 mg/jour),
Ménorest®(25 – 37,5 – 50 –100 mg/jour),
Dermestril®,
Dermestril Septem®(25 – 50 mg),
Thaïs®(25 – 50 –100 mg/jour),
Thaissept®(25 – 50 – 75 mg/jour),
Vivelledot®(25 – 37,5 – 50 – 75 – 100 mg/jour)

Les estrogènes conjugués équins (extraits d’urine de jument) ne sont plus utilisés en France, alors qu’il s’agit des estrogènes les plus utilisés aux États-Unis. Ce sont donc les estrogènes utilisés dans les grandes études épidémiologiques.

Les estrogènes administrés par voie percutanée ou transdermique ont l’avantage d’éviter le premier passage hépatique. Or, cet afflux d’estrogènes au niveau du foie, lors d’administration orale, est responsable d’une augmentation de l’angiotensinogène, d’une augmentation des VLDL (very low density lipoprotein) et donc de l’augmentation des triglycérides. De même, ces voies d’administration percutanée limitent l’augmentation des facteurs de la coagulation, ce qui explique peut-être l’absence de sur-risque d’accidents veineux thromboemboliques, alors que la voie orale est clairement associée à un excès de risque.

La dose quotidienne de 17 – b – estradiol permettant une prévention de l’ostéoporose est de 1 à 2 mg per os, ou de 50 à 100 mg par semaine par voie transdermique.

Le 17 – b – estradiol est habituellement administré au minimum 25 jours par mois, généralement associé à un progestatif, au moins les 12 derniers jours, et parfois en continu (tableau 7.IV). En l’absence d’utérus (hystérectomie), le traitement estrogénique peut être administré seul, alors qu’en présence d’utérus, l’association à un progestatif est obligatoire afin de prévenir le risque d’hyperplasie de l’endomètre et donc de cancer de l’endomètre.

Tableau 7.IV. Schémas de traitement aux estrogènes
  Traitement séquentiel   Traitement combiné discontinu   Traitement combiné continu : « traitement sans règles »
Estradiol de J1 à J25 du mois

Progestérone ou progestatif de J14 à J25 du mois
Estradiol et progestérone, ou progestatif de J1 à J25 du moisEstradiol et progestérone, ou progestatif tous les jours sans interruption

4 . 2  -  Progestatifs

Leur prescription est obligatoire chez toute femme n’ayant pas été hystérectomisée et recevant une thérapeutique estrogénique. Les produits utilisés habituellement sont la progestérone naturelle (ou la rétroprogestérone) et les dérivés de la 17-hydroxy-progestérone, les norprégnanes et les prégnanes (tableau 7.V). Les progestatifs dérivés de la 19-nortestostérone doivent être évités compte tenu de leur effet androgénique délétère sur les paramètres métaboliques.

Tableau 7.V. Progestatifs
Progestérone naturelle et assimilés par voie orale   Progestatifs de synthèse Estrogènes progestatifs combinés
– Utrogestan®(100 – 200 mg)

– Progestérone Biogaran®

 – Progestérone Mylan® (100 mg)

– Progestérone Ratiopharm®  (100 – 200 mg)

– Progestérone Sandoz®
(100 mg) – Progestérone Téva®(100 mg)

– Evapause® – Estima® (100 – 200 mg)

– Duphaston®(10 mg)

– Ménaelle®(100 mg)      



















             
• Dérivés de la 17-OH-progestérone :
– Chlormadinone®(Mylan, Qualimed, Sandoz, Téva)
– Lutéran®(2 – 5 – 10 mg)

 Dérivés de la 17-méthyl-progestérone :
Colprone®(5 mg)

 Dérivés de la 19-norprogestérone :
– Lutényl®(2 – 3,75 – 5 mg)
– Nomégestrol®(Arrow, Biogaran, EG, Mylan, Ratiopharm, Sandoz, Téva) – Surgestone®(0,125 – 0,250 – 0,500 mg)

• Dérivés du type norstéroïde :
 – Orgamétril®(5 mg)
– Primolut-Nor®(10 mg)     












 









      

Voie orale
• 17 – b – estradiol et acétate de nomégestrol :
- Naemis® cp

• 17 – b – estradiol et dienogest :
- Climodiène® cp enr. (2 mg/2 mg)

• 17 – b – estradiol et gestodène :
- Avadène® cp pellic. (1 mg/0,025 mg)
- Avadène®cp pellic. (2 mg/0,05 mg)

• 17 – b – estradiol et medroxyprogestérone :
-
Divina®cp
- Duova®cp (1 mg/2,5 mg)
- Duova®cp (1 mg/5 mg)
- Duova®cp (2 mg/5 mg)

• 17 – b – estradiol et acétate de noréthistérone :
- Kliogest®cp pellic.
- Activelle® cp pellic.
- Trisequens®cp pellic.
- Novofemme®cp pellic.

• 17 – b – estradiol et dydrogestérone :
- Climaston®cp pellic. (1 mg/5 mg)
- Climaston®cp pellic. (1 mg/10 mg)
- Climaston®cp pellic. (2 mg/10 mg)

 • 17 – b – estradiol et acétate de cyprotérone :
- Climène® cp enr.

 17 – b – estradiol et drosperinone :
- Angeliq®cp pellic. (1 mg/2 mg)

Voie percutanée:
- Fem-sept-combi® 50 mg/24 heures

Si l’on évite le surdosage en estrogènes, une hémorragie de privation survient pendant la période d’interruption dans seulement environ 20 % des cas. Ce saignement est fonctionnel, et donc ne justifie pas d’exploration, alors que des saignements qui surviendraient pendant la période des 25 jours de traitement devraient être considérés comme possiblement organiques et déclencher des explorations (échographie pelvienne, hystéroscopie) à la recherche d’une cause (polype, cancer endométrial).

Certains proposent un traitement continu estroprogestatif pour éviter la survenue des règles. Mais des saignements intercurrents peuvent survenir dans 40 à 70 % des cas, posant alors le problème de leur organicité possible (tableau 7.VI).

Tableau 7.VI. Comment apprécier le dosage d’estrogènes
   Signes de surdosage en estrogènes      Signes de sous-dosage en estrogènes
   Tension douloureuse des seins

   Prise de poids

   Gonflement abdominal

   Nervosité, irritabilité







   Persistance ou réapparition des bouffées de chaleur  

   Fatigue

   Céphalées

   Frilosité

   Manque de tonus, état dépressif

   Douleurs articulaires

   Troubles urinaires

   Sécheresse vaginale
4/8