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Moyens thérapeutiques
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Estrogènes
En France, on utilise surtout l’estrogène naturel représenté par le 17 – b – estradiol, soit libre, soit estérifié. On dispose de préparations permettant l’administration par voie orale, par voie percutanée (gel), par voie transdermique (patch) (tableau 7.III).
Les estrogènes conjugués équins (extraits d’urine de jument) ne sont plus utilisés en France, alors qu’il s’agit des estrogènes les plus utilisés aux États-Unis. Ce sont donc les estrogènes utilisés dans les grandes études épidémiologiques.
Les estrogènes administrés par voie percutanée ou transdermique ont l’avantage d’éviter le premier passage hépatique. Or, cet afflux d’estrogènes au niveau du foie, lors d’administration orale, est responsable d’une augmentation de l’angiotensinogène, d’une augmentation des VLDL (very low density lipoprotein) et donc de l’augmentation des triglycérides. De même, ces voies d’administration percutanée limitent l’augmentation des facteurs de la coagulation, ce qui explique peut-être l’absence de sur-risque d’accidents veineux thromboemboliques, alors que la voie orale est clairement associée à un excès de risque.
La dose quotidienne de 17 – b – estradiol permettant une prévention de l’ostéoporose est de 1 à 2 mg per os, ou de 50 à 100 mg par semaine par voie transdermique.
Le 17 – b – estradiol est habituellement administré au minimum 25 jours par mois, généralement associé à un progestatif, au moins les 12 derniers jours, et parfois en continu (tableau 7.IV). En l’absence d’utérus (hystérectomie), le traitement estrogénique peut être administré seul, alors qu’en présence d’utérus, l’association à un progestatif est obligatoire afin de prévenir le risque d’hyperplasie de l’endomètre et donc de cancer de l’endomètre.
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Progestatifs
Leur prescription est obligatoire chez toute femme n’ayant pas été hystérectomisée et recevant une thérapeutique estrogénique. Les produits utilisés habituellement sont la progestérone naturelle (ou la rétroprogestérone) et les dérivés de la 17-hydroxy-progestérone, les norprégnanes et les prégnanes (tableau 7.V). Les progestatifs dérivés de la 19-nortestostérone doivent être évités compte tenu de leur effet androgénique délétère sur les paramètres métaboliques.
Si l’on évite le surdosage en estrogènes, une hémorragie de privation survient pendant la période d’interruption dans seulement environ 20 % des cas. Ce saignement est fonctionnel, et donc ne justifie pas d’exploration, alors que des saignements qui surviendraient pendant la période des 25 jours de traitement devraient être considérés comme possiblement organiques et déclencher des explorations (échographie pelvienne, hystéroscopie) à la recherche d’une cause (polype, cancer endométrial).
Certains proposent un traitement continu estroprogestatif pour éviter la survenue des règles. Mais des saignements intercurrents peuvent survenir dans 40 à 70 % des cas, posant alors le problème de leur organicité possible (tableau 7.VI).
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