2  -  Conséquences de la ménopause

2 . 1  -  A court terme

Ces conséquences sont résumées dans le tableau 7.I.

La carence estrogénique explique le syndrome climatérique, qui associe :

  • des manifestations vasomotrices, souvent au premier plan, telles que bouffées de chaleur, crises sudorales, en particulier nocturnes et parfois très gênantes, entraînant ou majorant des troubles du sommeil et dont la physiopathologie n’est pas élucidée ;
  • des troubles du sommeil et de l’humeur, qui sont inconstants, à type d’irritabilité, d’anxiété, d’insomnie et parfois à l’origine d’une authentique dépression ;
  • une atrophie de la muqueuse vulvo-vaginale et une diminution des sécrétions vaginales qui peuvent entraîner une dyspareunie (rapports sexuels douloureux) ;
  • des altérations de l’état cutané, avec en particulier un amincissement et une perte de l’élasticité de la peau par raréfaction des fibres élastiques et du collagène.


La durée de ces symptômes (en particulier des bouffées de chaleur), après le début de la ménopause, est très variable d’une femme à l’autre, mais le plus souvent, les bouffées de chaleur s’atténuent spontanément après quelques années d’évolution. Parmi les femmes ménopausées, 20 % des femmes ne souffrent pas de bouffées de chaleur et 20 % les trouvent supportables.

Tableau 7.1 Conséquences de l'hypoestrogénie de la ménopause
  A court terme   A long terme
  Bouffées de chaleur  Augmentation du risque cardiovasculaire
  Asthénie, dépression  Déminéralisation osseuse, risque de fractures 
  Sécheresse cutanéomuqueuse   
  Troubles fonctionnels urinaires 
  Douleurs ostéoarticulaires 

2 . 2  -  À moyen terme

La ménopause s’accompagne de douleurs ostéoarticulaires fréquentes (environ 40 %).

Au niveau du squelette, le déficit estrogénique aboutit à une accélération rapide de la perte osseuse, qui peut atteindre 4 % par an après la ménopause.

Le degré d’ostéopénie, voire d’ostéoporose, atteint après la ménopause dépend de facteurs de risque associés :

  • ménopause précoce ou iatrogène ;
  • antécédents de fractures non traumatiques à l’âge adulte chez la femme, ou chez un parent au premier degré ;
  • masse adipeuse faible
  • prise de certains médicaments (glucocorticoïdes de synthèse)
  • consommation de tabac et d’alcool
  • déficit en calcium et vitamine D
  • certaines affections potentiellement inductrices d’ostéoporose (hypo-gonadisme, hyperthyroïdie, hyperparathyroïdie).


La perte osseuse au cours de la ménopause se surajoute à la perte physiologique de la masse osseuse liée au vieillissement, le tout pouvant entraîner des fractures à l’occasion de traumatismes mineurs. Ainsi, vers l’âge de 80 ans, une femme sur trois est victime de fractures liées à l’ostéoporose.

L’ostéoporose post-ménopausique, liée à la carence estrogénique, touche surtout l’os trabéculaire, spongieux (vertèbres et poignets), alors que l’ostéoporose sénile atteint surtout l’os cortical (os longs).

L’ostéodensitométrie est l’examen de référence pour évaluer le risque fracturaire. Elle est recommandée chez les femmes à risque d’ostéoporose. Elle est maintenant prise en charge par la Sécurité sociale dans ce contexte.

2 . 3  -  À long terme

Ces conséquences sont résumées dans le tableau 7.I.

1. Risque cardiovasculaire et ménopause

L’incidence des accidents cardiovasculaires augmente chez les femmes après la ménopause, lorsque la « protection » cardiovasculaire des femmes tend à s’annuler. Ce risque chez la femme ménopausée rejoint celui observé chez l’homme. Cette protection cardiovasculaire chez la femme semble liée aux estrogènes, plutôt qu’à un effet de l’âge, puisque l’ovariectomie chez une femme jeune est associée à une augmentation du risque cardiovasculaire.

2. Ménopause et système nerveux central

Certains troubles liés au climatère, tels la baisse de la libido, les troubles de l’humeur, l’irritabilité, le syndrome dépressif semblent en rapport avec une hypoestrogénie au niveau du système nerveux central. Cependant, il n’existe pas actuellement de preuves formelles liant carence estrogénique et troubles cognitifs, ou prévalence de maladie d’Alzheimer.

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