1 . 4  -  Diagnostic

1 . 4 . 1  -  Diagnostic par imagerie médicale

L’imagerie fait évoquer le diagnostic lors d’examens systématiques.

L’échographie, le scanner et l’IRM fournissent des informations essentielles avant toute intervention chirurgicale. L’imagerie établit avec précision la localisation, la taille, ainsi que le nombre des kystes et fait partie de la surveillance post-thérapeutique.

Plusieurs types d’images peuvent être observés selon les techniques : liseré calcifié entourant le kyste, image pulmonaire en « boulet de canon » (radiographie standard), image liquidienne anéchogène, parfois cloisonnée (échographie), image hypodense, parfois cloisonnée et à paroi calcifiée (tomodensitométrie), image de membrane décollée, flottante, dans les kystes pulmonaires fissurés ou rompus (figures 22.6 et 22.7).

Fig. 22.6 Foie : kyste hydatique, aspect radiologique (TDM)
Fig. 22.6 Foie : kyste hydatique, aspect radiologique (TDM).
Fig. 22.7 Poumon : kyste hydatique, aspect radiologique en « boulet de canon »
Fig. 22.7 Poumon : kyste hydatique, aspect radiologique en « boulet de canon ».

1 . 4 . 2  -  Diagnostic biologique

Toute suspicion (épidémiologique, clinique ou radiologique) de la nature hydatique d’un kyste ou d’une tumeur nécessite une confirmation biologique.

a  -  Signes biologiques non spécifiques

Dans la numération-formule sanguine, on retrouve :

  • l’hyperéosinophilie : à la phase de kyste hydatique constitué, non compliqué, l’éosinophilie est normale, mais peut apparaître lors d’une fissuration de la paroi kystique libérant du liquide hydatique, fortement allergisant et immunogène ;
  • l’hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles : elle témoigne d’une surinfection bactérienne du kyste.

En cas de localisation hépatique, des signes biologiques de cholestase peuvent être observés.

b  -  Diagnostic parasitologique direct

Il convient de rappeler avec insistance qu’il est dangereux de ponctionner un kyste suspect en vue d’établir un diagnostic parasitologique. La ponction n’est envisageable qu’à visée thérapeutique.

Le diagnostic parasitologique se fait sur l’examen :

  • de liquide hydatique obtenu par ponction-aspiration dans le cadre d’un traitement par la technique PAIR (ponction, aspiration, injection, ré-aspiration) guidée sous échographie ;
  • d’une vomique hydatique ;
  • de pièces opératoires (cf. figures 22.1 et 22.2).

C’est un diagnostic de certitude par la mise en évidence de scolex caractéristiques (figure 22.8), de crochets (figure 22.9) ou de membranes (examen direct ou après coupes anatomopathologiques).

Fig. 22.8 Echinococcus granulosus, scolex invaginés (sable hydatique)
Fig. 22.8 Echinococcus granulosus, scolex invaginés (sable hydatique).
Fig. 22.9 Echinococcus granulosus, crochet (19 μm × 46 μm)
Fig. 22.9 Echinococcus granulosus, crochet (19 μm × 46 μm).

c  -  Diagnostic immunologique

En l’impossibilité d’un examen direct, il s’agit d’un outil important de diagnostic et de suivi de l’hydatidose.

Il repose sur la recherche d’anticorps spécifiques par des techniques quantitatives (immunofluorescence indirecte, ELISA, hémagglutination) et qualitatives (coélectrosynérèse, immunoélectrophorèse [arc 5], immunoempreinte ou western blot).

L’interprétation des résultats sérologiques doit rester prudente. Un résultat négatif ne permet jamais d’exclure une hydatidose. Un résultat positif peut résulter d’une réaction croisée avec d’autres cestodoses larvaires. C’est la raison pour laquelle il est recommandé d’employer des techniques de confirmation comme l’immunoempreinte (western blot).

Enfin, il faut signaler que la plupart de ces techniques sérologiques pourraient s’appliquer également à titrer les anticorps dans le liquide cérébrospinal en cas de localisation cérébrale et à assurer le suivi post-thérapeutique. Les anticorps peuvent persister très longtemps.

4/10