3  -  Physiopathologie

3 . 1  -  Anticorps antiphospholipides (aPL) et hémostase

Le « Lupus Anticoagulant » (LA) ou anticoagulant lupique est un aPL qui allonge le temps de coagulation et s'associe parfois aux thromboses. Les aPL peuvent être dépistés par ELISA, habituellement on utilise la cardiolipine comme antigène. Dans ce cas les anticorps détectés sont des anti-cardiolipine (aCL). Certains aPL pour pouvoir se fixer sur la cardiolipine ont besoin d'un cofacteur, la β2-glycoprotéine I (β2GPI). La cible de ces aPL est en réalité la β2GPI, et les anticorps anti-β2GPI (aβ2GPI) sont dépistés par ELISA. Les aβ2GPI ont une très forte valeur prédictive pour le SAPL.

La β2GPI est un inhibiteur de la coagulation présent dans le plasma et le sérum. Son affinité pour les phospholipides acides la met en compétition avec les facteurs de coagulation. L'association des aPL aux anticorps anti-ADNn s'observe dans le cadre du LES. Des réactions croisées existent ente certains aPL et des anti-ADNn, car il existe un épitope commun aux phospholipides et l'ADN, la liaison phosphodiester.

3 . 2  -  Les conséquences des aPL sur les grossesses

Des thromboses placentaires ou fœtales sont responsables de nombreuses complications obstétricales. Cela va de l'hypotrophie ou la prématurité, à la mort fœtale in utero. De plus les aPL pourraient directement intervenir sur l'implantation de l'œuf et provoquer une stérilité ou des avortements. Seulement 14 % des grossesses chez des femmes ayant un SAPL arrivent à terme.

D'après la définition de l'OMS, la 10e semaine de grossesse assure la transition entre l'embryon et le fœtus. Avant cette date il s'agira d'avortement ou de fausses couches précoces et après cette date, de mort fœtale.

Le SAPL a été trouvé en association avec HLA DR4, DR7, DR53, DQB1*0301 et DQB1*06.

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