Les hémorroïdes sont des structures anatomiques normalement présentes chez l’individu sain. Elles sont composées de lacs veineux, de petites artérioles sous-muqueuses et d’un intense réseau anastomotique. Il ne s’agit pas à véritablement parler de veines puisqu’elles n’ont pas de valvules conniventes.
Elles s’organisent en plexus hémorroïdaire interne (au-dessus de la ligne pectinée) et en plexus hémorroïdaire externe (immédiatement sous-cutané dans les plis radiés de l’anus). Les plexus participent pour partie à la continence de base (fig. 27.1). Le vieillissement s’accompagne parfois d’une plus grande laxité du matériel « d’ancrage » (fibres musculaires lisses et tissu de revêtement), induisant progressivement une saillie (procidence) des hémorroïdes.
La maladie hémorroïdaire est l’affection la plus fréquemment rencontrée en proctologie : elle se définit par des signes ou symptômes attribués aux hémorroïdes. Il n’existe aucun parallélisme entre l’importance de la maladie anatomique hémorroïdaire et les symptômes décrits par les patients. En d’autres termes, certains souffrent de petites hémorroïdes non procidentes et d’autres patients ont une procidence hémorroïdaire interne importante sans symptôme.
La pathogénie de la maladie hémorroïdaire repose sur des théories anciennes vasculaires et mécaniques qui sont néanmoins la base de l’approche thérapeutique actuelle (diminution de la composante vasculaire et inflammatoire quand elle existe (théorie vasculaire) et renforcement des moyens mécaniques utiles à maintenir ou repositionner le tissu hémorroïdaire en position anatomique favorable (traitements instrumentaux et certains traitements chirurgicaux)).