3  -  Effet du vieillissement sur l'organisme


Le  vieillissement  s'accompagne  d'une diminution des capacités fonctionnelles de l'organisme. D'une façon générale, cette altération est la plus manifeste dans les situations qui mettent en jeu les réserves fonctionnelles  (effort,  stress,  maladies aiguës).  Cette diminution des réserves fonctionnelles induit une réduction de la capacité de l'organisme à s'adapter aux situations d’agression. De même, plusieurs systèmes de régulation de param è t res  physiologiques  s’avèrent  moins efficaces chez le sujet âgé.

Il faut souligner que cette réduction fonctionnelle  liée  au  vieillissement  est  très variable d'un organe à l'autre (vieillissement différentiel inter-organe).

De plus, à âge égal, l'altération d'une fonction donnée varie fortement d'un individu âgé à l'autre (vieillissement inter-individuel). La population âgée est ainsi caractérisée par une grande hétérogénéité. En effet, les conséquences du vieillissement peuvent être très importantes chez certains sujets âgés et être minimes voire absentes chez d'autres individus du même âge  (vieillissement  réussi,  vieillissement usuel, vieillissement avec maladies. cf chapitre 2).

  • Effets du vieillissement  sur les métabolismes


La composition corporelle de l'organisme se modifie au cours du vieillissement. Ce dernier s’accompagne à poids constant, d’une réduction de la masse m a i g re  (en  particulier  chez  le  sujet sédentaire) et d’une majoration proportionnelle de la masse grasse (en particulier viscérale).

Les besoins alimentaires (qualitatifs et quantitatifs) des personnes âgées sont sensiblement  identiques  à  ceux d'adultes plus jeunes ayant le même niveau d'activité physique.

Le métabolisme des glucides est modifié au cours de l'avance en âge. La tolérance  à  une  charge  en  glucose  est réduite  chez  les  personnes  âgées indemnes de diabète sucré ou d'obésité, témoignant d'un certain degré de résistance à l'insuline.

D’une façon générale, les tests biologiques d’exploration dynamique s’avèrent fréquemment perturbés en raison de la réduction de la capacité de l'organisme à s'adapter aux situations de stress, sans que cette réponse ne soit obligatoirement le témoin d’une pathologie.


  • Effet du vieillissement  sur le système nerveux


De nombreuses modifications neuropathologiques  et  neurobiologiques  du système  nerveux  central ont  été décrites  au  cours  du  vieillissement parmi lesquelles il faut principalement mentionner : la diminution du nombre de neurones corticaux, la raréfaction de la substance blanche et la diminution  de  certains  neurotransmetteurs intracérébraux (en particulier l’acétylcholine).

Les  fonctions  motrices  et  sensitives centrales  sont  peu  modifiées  par  le vieillissement. En revanche, le vieillissement du système nerveux central se traduit  par  une  augmentation  des temps de réaction et par une réduction modérée des performances mnésiques concernant  notamment  l'acquisition d'informations nouvelles. Cette réduc-
tion, objectivée au moyen de certains tests, n'est pas à même d'expliquer les troubles de la mémoire ayant un retentissement sur la vie quotidienne.

Le vieillissement s’accompagne d’une réduction et d’une déstructuration du sommeil. La diminution de sécrétion de mélatonine par l'épiphyse rend compte au moins en partie d'une désorganisation des rythmes circadiensDéfinitionUn rythme circadien est un type de rythme biologique (ou biorythmes ou biocycles) d'une durée de 24 heures.Ce rythme a des conséquences sur les processus physiologiques des êtres vivants, comme les plantes, les animaux, les champignons et les cyanobactéries.Le terme circadien, inventé par Franz Halberg, vient du latin circa, environ, et diem, jour, qui signifie littéralement environ une journée.L'étude formelle des rythmes biologiques est appelée chronobiologie.Stricto sensu, les rythmes circadiens sont endogènes. Ils ne peuvent être modulés par des éléments extérieurs comme par exemple la lumière du jour. Dans ce cas, on parlera plutôt de rythme nycthéméral. chez les individus âgés.

La réduction de la sensibilité des récepteurs de la soif (osmorécepteurs) et les modifications du métabolisme de l’arginine  vasopressine  (AVP)  rendent compte au moins en partie de la diminution de la sensation de la soif chez les personnes âgées.

L’ensemble  de  ces  modifications concourt  à  majorer  la  vulnérabilité cérébrale  des  personnes  âgées  à l’égard des agressions, et notamment le risque de syndrome confusionnelDéfinitionLe syndrome confusionnel ou confusion mentale comprend un ensemble de troubles des fonctions supérieures, et correspond à une atteinte aiguë et globale des fonctions mentales, se caractérisant essentiellement par un trouble de la conscience. Un onirisme peut lui être associé, on parle alors de syndrome confuso-onirique. (cf chapitre 6).

La  diminution  du  nombre  de  fibre sfonctionnelles  mesurables  par  l’augmentation des temps de conduction des nerfs  périphériques est  à  l’origine d’une diminution de la sensibilité proprioceptiveDéfinitionQui se rapporte à la sensibilité du système nerveux aux informations provenant des muscles, des articulations et des os. (hypopallesthésie) qui favorise l’instabilité posturale.

Le vieillissement du  système nerveux autonome se  caractérise  par  une hyperactivité sympathique (augmentation des taux plasmatiques des catécholamines)  et  par  une  réduction  des réponses sympathiques en raison d’une diminution  de  sensibilité  des  récepteurs aux catécholamines. La tachycardie induite par l’effort est ainsi moins marquée chez les sujets âgés que chez les adultes d’âge moyen.

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