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Les infections à papillomavirus humains (Human papillomavirus [HPV]) sont très fréquentes.
Les HPV sont responsables de lésions épithéliales cutanées ou muqueuses qui sont le plus souvent bénignes (verrues et condylomes), mais qui sont associées à certaines néoplasies (carcinomes cutanés au cours de l’épidermodysplasie verruciforme et carcinomes anogénitaux : cancer du col utérin principalement).
Caractéristiques des HPV
Définis par leur génotype (et non leur sérotype). Plus de 120 génotypes de HPV sont actuellement caractérisés selon la séquence de leur ADN. • soit réplication virale en profitant de la prolifération de la cellule hôte responsable d’un effet cytopathogène spécifique sur les kératinocytes (aspect de koïlocytes) (Figure 1) ; • soit persistance à l’état latent sous forme épisomale d’ADN viral libre (infection latente, porteur sain) ; • soit intégration dans le génome cellulaire avec un risque oncogène. Durée d’incubation La durée d’incubation des HPV est mal connue et semble varier entre 3 semaines et plusieurs mois, en fonction du statut immunitaire de l’hôte. Risque oncogène Certains HPV ont un risque oncogène : • les HPV muqueux dits « à haut risque oncogène » (HPV16 et 18) peuvent être directement carcinogènes, mais le plus souvent d’autres facteurs carcinogènes sont nécessaires (tabac, immunosuppression pour les greffés d’organe et les patients infectés par le VIH ; co-infection herpétique et tabac pour les muqueuses) ; • les HPV cutanés associés à une maladie génétique rare : l’épidermodysplasie verruciforme (EV) (HPV5 et 8). Les radiations ultraviolettes participent en plus d’un état d’immunodépression à l’apparition de carcinomes épidermoïdes cutanés. Des tableaux proches de l’EV sont décrits chez les immunodéprimés (phénocopies d’EV). Tropisme exclusif pour les épithéliums malpighiens. Très résistants au froid et à la chaleur et transmis par contact. Mode d’infection Infection des kératinocytes de la couche basale à l’occasion d’une effraction épithéliale avec évolution. |
On distingue les infections à HPV cutanées et muqueuses. Verrues cutanées Prévalence de 7 à 10 % dans la population générale, en particulier chez les enfants scolarisés et les adultes jeunes. Transmission favorisée par les microtraumatismes et la fréquentation des piscines et salles de sports (douches). Certaines professions (bouchers, vétérinaires, abattoirs, poissonniers) sont plus exposées aux verrues des mains causées par un type spécifique (HPV7). Condylomes Incidence en constante augmentation dans tous les pays développés, touchant avec prédilection les 16–25 ans. Portage asymptomatique d’HPV au niveau génital (en moyenne 25 % des femmes de moins de 25 ans). Transmission sexuelle : l’IST la plus fréquente actuellement. Transmission non sexuelle possible : contact avec des linges humides contaminés ou lors de l’accouchement si la mère est porteuse de condylomes exposant l’enfant au risque de papillomatose laryngée (transmission périnatale). Cas particulier des immunodéprimés Infections à HPV plus fréquentes et plus agressives. Greffés d’organe : augmentation d’incidence des verrues et des cancers de la peau corrélée à la durée et à l’intensité de l’immunodépression, justifiant un suivi dermatologique au long cours chez ces patients en raison du risque carcinogène. Infection VIH : la prévalence des infections HPV cervicales et anales augmente avec l’immunodépression viro-induite qui aggrave la sévérité et la progression des néoplasies associées aux HPV (néoplasies cervicales, néoplasies anales). |
On distingue deux variétés :
• la myrmécie (HPV1) : la plus fréquente. C’est une verrue profonde, douloureuse à la pression, unique ou réduite à quelques unités. Elle est circonscrite par un épais anneau kératosique recouvrant partiellement la région centrale dont la surface kératosique est piquetée de points noirs (micro-hémorragies) (Figure 2) ;
• les verrues en mosaïque (HPV2) : la moins fréquente. Elle est non douloureuse et composées de multiples verrues se groupant en un placard kératosique (Figure 3).