Cours

3.3.2. Facteurs de virulence des bactéries parodontopathiques

Les facteurs de virulence des nombreuses bactéries parodontopathogènes sont multiples, et peuvent être répartis en 3 catégories :

  1. Des facteurs assurant la colonisation de l'espace parodontal de l'hôte, où l'adhérence joue un rôle déterminant
  2. Des facteurs intervenant dans le processus de destruction tissulaire
  3. Des facteurs participant à la neutralisation des défenses immunitaires de l'hôte

Après une brève introduction aux différents attributs des bactéries parodontopathogènes, nous verrons ceux qui ont pu être caractérisés plus en détail chez deux pathogènes majeurs :

A. actinomycetemcomitans et P. gingivalis .

3.3.2.1. Facteurs contrôlant la colonisation

La colonisation implique un accès à un site vulnérable et une multiplication. La pénétration des germes pathogènes non mobiles dans la poche parodontale est mal expliquée. Il est possible qu'elle soit due à la prolifération de la plaque supra gingivale et que certains germes soient transportés dans l'espace sous-gingival par des microorganismes motiles, ou alors implantés par les forces de mastication, par les mesures d'hygiène ou par l'utilisation d'instruments dentaires. Ces mêmes manœuvres peuvent transférer les germes d'une poche à une autre.
 
L'aptitude d'une bactérie à investir une surface buccale dépend surtout de sa capacité à s'y fixer : le rôle de structures comme les adhésines dans les fimbriae ou la capsule est primordial. Dans d'autres cas, la bactérie sera maintenue en place tout simplement par emprisonnement dans une aire stagnante.

La persistance des bactéries en place dépend d'une disponibilité de nutriments : certaines bactéries protéolytiques utiliseront leurs protéases à cet effet, d'autres tireront profit d'une chaîne alimentaire mise en place. Et finalement, toutes seront sujettes à l'effet de substances inhibitrices telles que les bactériocines. [lien interne annexe]

Pénétration de microorganismes à travers la couche de kératinocytes
Pénétration de microorganismes à travers la couche de kératinocytes