Cours

3.2.3.1. Pathogénèse

L'infection bactérienne intracanalaire permet le passage de combinaisons bactériennes spécifiques dans le périapex dont l'activité métabolique entraîne une inflammation aiguë de la région apicale.

3.2.3.1.1. Colonisation du périapex

Un envahissement progressif du périapex peut se produire par croissance bactérienne et fixation sur les tissus périapicaux. Une invasion peut également se produire par des manoeuvres endodontiques, chirurgicales ou par la mastication. Le rôle de certaines bactéries motiles (Campylobacter et Selenomonas) n'est pas à exclure.

3.2.3.1.2. Destruction locale

La présence de BPN est là encore essentielle à la constitution des associations infectantes avec une fréquence de 89 à 100% [Précision].

Le LPS peut jouer un rôle important sur le périapex à partir du canal infecté, en entraînant une réaction inflammatoire et une résorption osseuse par activation de médiateurs de l'inflammation, comme le complément et les prostaglandines, et par activation directe des ostéoclastes. [lien interne annexe]

3.2.3.2. Composition et proportions de la flore de l'abcès périapical

Quel que soit leur type, les lésions périapicales sont septiques la plupart du temps, mais toutes les bactéries de la flore endocanalaire n'y sont pas forcément représentées.
Près de 100% des cultures sont positives et 70% d'entre elles indiquent des infections polymicrobiennes contenant 3 ou 4 bactéries différentes. A 70%, les bactéries présentes sont anaérobies, et le quart d'entre-elles sont des BPN [lien interne annexe].

Un autre groupe anaérobie fréquemment rencontré est celui des peptostreptocoques [lien interne annexe].

Le troisième groupe le plus fréquent n'est pas anaérobie strict : il s'agit des streptocoques du groupe viridans (bactéries aérotolérantes), dont l'espèce Streptococcus anginosus (autrefois Streptococcus milleri) est la plus importante.
On pense que P. intermedia, P. endodontalis, P. gingivalis, Fusobacterium et Peptostreptococcus sont les germes essentiels de l'infection périapicale, mais il est important de noter qu'aucun d'entre eux ne peut agir seul ; l'infection polymicrobienne semble la règle.

[lien interne annexe]

 
Précision

Une synergie entre BPN, en particulier P. gingivalis et P. endodontalis d'une part, et Campylobacter, Peptococcus, Peptostreptococcus, Eubacterium, d'autre part, serait nécessaire au déclenchement d'une parodontite apicale.