5  -  Traitement

5 . 1  -  Traitement des tumeurs de vessie non infiltrant le muscle (TVNIM)


Le traitement de référence des tumeurs superficielle est la RTUV, éventuellement associée aux instillations endovésicales en fonction du risque de récidive.

1) RTUV

Au-delà de son intérêt diagnostique, la RTUV est le premier temps du traitement des tumeurs non infiltrantes.

C’est pour cette raison qu’elle doit être complète et ramener du détrusor sur la pièce anatomopathologique.

2) Instillations endovésicales

Le but des instillations est de prévenir la récidive d’une tumeur de vessie n’infiltrant pas le muscle, et la progression vers une tumeur invasive.

Toutes les tumeurs ne justifient pas de réaliser des instillations endovésicales. Les instillations ne sont indiquées qu’en cas de fort risque de récidive et de progression vers une tumeur invasive.

Les principaux facteurs de risque de récidive des tumeurs de vessie n’infiltrant pas le muscle sont :

  • les tumeurs multifocales ;
  • les tumeurs > 3 cm de diamètre ;
  • les antécédents de TV et le délai entre les récidives.

Les principaux facteurs de risque de PROGRESSION vers une tumeur invasive du muscle sont :

  • le stade T1 ;
  • le haut grade ;
  • la présence de carcinome in situ associé.

Deux types d’instillations peuvent être utilisés : soit la chimiothérapie intravésicale par mitomycine C (Amétycine®), soit l’immunothérapie par le bacille de Calmette et Guérin (BCG) (Immucyst®). Il faut toutefois noter que la mitomycine ne fonctionne pas sur des lésions de type carcinome in situ.

5 . 2  -  Traitement des tumeurs de vessie infiltrant le muscle (TVIM)


Certaines règles de bon sens sont communes à tous types de tumeur, et notamment :

  • un arrêt de l'exposition aux carcinogènes ;
  • une discussion du dossier en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) pour décider de la prise en charge ;
  • la mise en place d’un dispositif d’annonce (4 temps : temps médical, temps d’accompagnement soignant, temps de soutien, temps d’articulation avec la médecine de ville) ;
  • la remise au patient d’un programme personnalisé de soins ;
  • la mise en place de soins de support si nécessaire.

1) Tumeur infiltrant le muscle non métastatique

Le traitement de référence est chirurgical.

Il s’agit de réaliser une cystoprostatectomie totale pour les hommes.

Il s’agit d’effectuer une pelvectomie antérieure pour les femmes (exérèse en bloc de la vessie, de l’utérus et de la paroi antérieure du vagin).

Un curage ganglionnaire ilio-obturateur bilatéral est systématiquement associé au geste d’exérèse.

La dérivation urinaire peut être cutanée via la réalisation d’une stomie urinaire (urétérostomie iléale transcutanée de type Bricker) ou interne via la réalisation d’une néo-vessie à partir d’un segment digestif (entérocystoplastie).

En cas de refus de la chirurgie ou en cas d’existence de comorbidités contre-indiquant une intervention chirurgicale, une radiochimiothérapie concomitante peut être proposée, mais elle ne garantit pas les mêmes résultats carcinologiques que la chirurgie d’exérèse.

Une chimiothérapie néo-adjuvante ou adjuvante peut être proposée en fonction du bilan d’extension et des caractéristiques histologiques de la tumeur.

2) Tumeur infiltrant le muscle métastatique

Le traitement de référence est une chimiothérapie à base de cisplatine.

Sauf cas exceptionnel, il n’y a pas de place pour un traitement chirurgical.

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