2  -  Traumatisme crânien

2 . 1  -  Généralités


Le traumatisme crânien (TC) est un motif fréquent de consultation aux urgences.

Les mécanismes chez l’enfant sont multiples : chute de sa hauteur lors de l’apprentissage de la marche, chute de la table à langer ou d’un lit superposé, chute lors de jeux ou d’activités sportives, accident de la voie publique, situation de maltraitance (rare).

Leur gravité réside dans la survenue de lésions intracrâniennes : fractures du crâne, hématomes sous-duraux et extraduraux, contusions hémorragiques, lésions axonales diffuses.

La plupart des TC de l’enfant sont mineurs et sans complications.

Les formes graves sont reliées habituellement à des situations d’accidents de la voie publique (AVP) et de maltraitance. Tout TC nécessite une anamnèse et une évaluation clinique rigoureuses.

Le médecin doit pouvoir identifier les éléments de gravité conduisant à la réalisation d’une imagerie cérébrale ainsi qu’à des mesures de surveillance et de prise en charge thérapeutique.

TC de l’enfant : savoir repérer les rares situations de gravité.

2 . 2  -  Évaluation de la gravité et des complications précoces

2 . 2 . 1  -  Anamnèse

  • Contexte :
    • âge, traumatismes antérieurs, arguments pour une maltraitance ;
    • trouble connu de l’hémostase, prise d’aspirine ou d’anticoagulants.
  • Au moment du TC :
    • heure de survenue, mécanisme et cinétique, hauteur de chute, nature du sol ;
    • pleurs immédiats, perte de connaissance (et durée), amnésie de l’épisode.
  • Au décours du TC :
    • somnolence, troubles du contact ou du comportement ;
    • vomissements (et nombre), convulsions, céphalées, troubles visuels.

2 . 2 . 2  -  Examen physique

  • Évaluation des fonctions vitales en priorité :
    • séquence ABC (voir chapitre 66) ;
    • correction d’éventuelles défaillances vitales avant le reste de la prise en charge.
  • Examen neurologique rigoureux :
    • score de Glasgow pédiatrique (tableau 71.1) ;
    • mesure du périmètre crânien, palpation de la fontanelle ;
    • examen du crâne et de la face : embarrure, bosse, hématome, otorragie ;
    • réflexe pupillaire, examen moteur (tonus, signes de localisation), paires crâniennes.
  • Recherche de lésions associées (notamment si polytraumatisme) :
    • palpation abdominale, inspection des urines dans la couche (hématurie) ;
    • palpation des reliefs osseux (cage thoracique, rachis, membres).
Tableau 71.1 Score de Glasgow pédiatrique
Ouverture des yeuxSpontanée

À la demande verbale

À la douleur

Aucune
4

3

2

1
Meilleure réponse verbaleOrientée

Mots

Sons

Cris

Aucune
5

4

3

2

1
Meilleure réponse motriceRépondant à la demande verbale

Orientée à la douleur

Évitement non adapté

Décortication (flexion à la douleur)

Décérébration (extension à la douleur)

Aucune
6

5

4

3

2

1

Points forts : Glasgow, PC, embarrure, réflexe pupillaire, signes de localisation.

2 . 2 . 3  -  Imagerie cérébrale


Le scanner cérébral est l’imagerie de choix pour apprécier l’importance des lésions intracrâniennes.

Il est à réserver aux seuls tc considérés à « risque élevé » de complications (voir infra).

La radiographie du crâne n’a pas d’indication dans les TC de l’enfant (HAS).

Elle n’est à réaliser qu’en cas de bilan de maltraitance (si ensemble d’arguments anamnestiques et cliniques dans le sens d’un tel contexte).

Pas de prescription de radiographie du crâne pour un TC de l’enfant.

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