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Diagnostic étiologique
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Enquête clinique
- Les points essentiels de l’anamnèse sont les suivants :
- antécédents familiaux :
- obésité des parents et de la fratrie,
- maladies organiques ou syndromiques, consanguinité (arbre généalogique) ;
- antécédents personnels :
- suivi pour d’autres pathologies,
- prise de médicaments (corticoïdes, neuroleptiques…) ;
- environnement :
- habitudes alimentaires, activité physique,
- niveau socio-économique familial,
- divorce parental, décès familial, stress émotionnel (souvent invoqué, causalité souvent douteuse) ;
- histoire de l’obésité de l’enfant :
- précocité du rebond d’adiposité (avant l’âge de 6 ans),
- ancienneté (analyse du carnet de santé),
- prises en charge thérapeutiques antérieures.
- Les éléments à recueillir lors de l’examen physique sont les suivants :
- examen somatique systématique et complet :
- mesures du poids et de la taille (et report sur les courbes) ; l’obésité s’accompagne physiologiquement d’une accélération de la croissance staturale,
- développement pubertaire (stades de Tanner),
- étapes du développement et capacités cognitives (niveau scolaire) ;
- signes orientant vers une origine endocrinienne (rare) :
- hypothyroïdie : ralentissement statural, goitre,
- hypercorticisme : ralentissement statural, répartition tronculaire des graisses, amyotrophie, faciès cushingoïde,
- déficit en hormone de croissance en particulier d’origine tumorale : ralentissement statural ;
- signes orientant vers une origine syndromique :
- Prader-Willi : hypotonie néonatale, dysmorphie faciale, retard mental, petite taille, hypoplasie des OGE,
- Bardet-Biedl : polydactylie, retard mental, petite taille, hypogonadisme, rétinite pigmentaire.
Obésité commune = la plus fréquente. Toujours éliminer une cause organique secondaire.
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Orientation étiologique
On évoque en cas d’obésité de l’enfant (tableau 56.2) :
- avant tout : une obésité commune ;
- rarement : une cause endocrinienne, une cause syndromique, une cause monogénique.
L’obésité commune est la plus fréquente.
Les causes endocriniennes s’accompagnent d’un ralentissement de la vitesse staturale, alors que celle-ci est souvent accélérée en cas d’obésité commune. L’absence de ralentissement de la courbe staturale élimine une cause endocrinienne et rend inutile la réalisation d’explorations hormonales.
Les causes syndromiques sont à évoquer en cas de retard mental, dysmorphie, retards statural et pubertaire.
Les causes monogéniques sont très rares et à évoquer en cas d’obésité précoce (avant 2 ans) et sévère, associée à des anomalies endocriniennes (hypogonadisme, insuffisance surrénalienne) et un contexte de consanguinité parentale.
Ralentissement de la vitesse staturale → évoquer une cause endocrinienne.
Retard mental, dysmorphie → évoquer une cause syndromique.
Obésité précoce, impulsivité alimentaire, hypogonadisme → évoquer une cause monogénique connue.
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Enquête paraclinique
Aucune enquête paraclinique n’est indiquée de manière systématique.
La prescription d’examens complémentaires est guidée par la clinique, selon que l’on s’oriente :
- vers une cause endocrinienne :
- TSH (élevée en cas d’hypothyroïdie ; à noter : élévation modérée de la TSH dans l’obésité commune de l’enfant),
- cortisol libre urinaire (augmenté en cas d’hypercorticisme),
- IGF-1 (diminuée en cas de déficit en GH) ;
- vers une cause syndromique :
- évaluation par un généticien,
- analyse moléculaire appropriée ;
- vers une cause monogénique connue :
- évaluation par un généticien,
- analyse moléculaire en fonction des orientations.
Enquête paraclinique étiologique selon l’orientation diagnostique.
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