Avant de commencer…

La situation de migrant primo-arrivant est moins fréquente chez l’enfant que chez l’adulte. Les enfants migrants sont surtout vus dans le cadre des consultations d’adoption ou de regroupement familial.

Le nombre d’enfants voyageurs en pays tropical nés en France et issus de familles de migrants est lui en constante augmentation. Ces voyages au pays d’origine sont particulièrement à risque par rapport au tourisme classique.

L’enfant voyageur nécessite une prise en charge spécifique en cas de fièvre, diarrhée ou manifestations cutanées au retour.

Parmi les pathologies de retour, le paludisme est une des affections les plus sévères, dont il faut connaître les principaux aspects pédiatriques.

Il est important de souligner la nécessité de la prévention des risques en amont du voyage et de ses spécificités pédiatriques.

1  -  Pathologie infectieuse des enfants migrants

1 . 1  -  Généralités


La population des enfants migrants comporte :

  • les enfants adoptés, souvent pris en charge dans des consultations d’orientation et de conseils pour l’adoption internationale ;
  • les enfants primo-arrivants dans le cadre du regroupement familial.

On retrouve aussi dans la population pédiatrique des migrants, des enfants en provenance de pays tropicaux et rendant visite à de la famille lors de vacances en France et qui ont un problème médical nécessitant une consultation et/ou hospitalisation en urgence.

Ce problème de santé peut être bénin et lié à une infection acquise en France ; mais il peut aussi être lié à une pathologie d’importation. Le raisonnement de prise en charge est celle de l’enfant voyageur (voir § Orientation diagnostique devant une fièvre ou un autre symptôme chez l’enfant au retour d’un voyage en pays tropical).

1 . 2  -  Première consultation


Elle doit se dérouler rapidement, dans le mois suivant l’arrivée.

L’évaluation de la protection vaccinale et la recherche de pathologies sous-jacentes en particulier infectieuses sont essentielles.

Cette consultation comporte :

  • un examen clinique détaillé ;
  • une courbe staturo-pondérale et une évaluation de l’état nutritionnel ;
  • une courbe de périmètre crânien et une évaluation du développement psychomoteur (en particulier pour l’enfant adopté) ;
  • le recueil des vaccinations réalisées dans le pays d’origine (le programme de vaccination de chaque pays est accessible sur le site internet de l’OMS) et en cas de doute ou information incomplète des sérologies vaccinales ;
  • la recherche de maladies transmissibles par la mère : sérologies syphilis, VIH, hépatites B et C ;
  • une recherche de tuberculose (radiographie de thorax, IDR) ;
  • une parasitologie des selles ;
  • une NFS et une férritinémie à la recherche d’une anémie par carence martiale.

1 . 3  -  Situations rencontrées


Des problèmes de santé peuvent ainsi être retrouvés dans près de la moitié des cas : problèmes nutritionnels, parasitoses digestives, pathologies dermatologiques, anémies, difficultés comportementales.

Dans certaines situations, l’enfant est porteur d’une pathologie chronique et est emmené en France pour un diagnostic ou une prise en charge de cette pathologie.

Des pathologies infectieuses telles que la tuberculose, les infections osseuses chroniques, les hépatites, l’infection à VIH sont fréquentes et doivent être recherchées. Une maladie chronique sous-jacente est parfois diagnostiquée (drépanocytose…).

En dehors de la situation spécifique de l’adoption, il est important de prendre en compte rapidement la précarité très fréquente de ces familles qui peut considérablement alourdir la prise en charge des enfants migrants (assistante sociale, demande d’aide médicale d’État, aide à la régularisation, aide à l’obtention d’un logement…).

Si une admission est nécessaire, un isolement septique jusqu’à la vérification de l’absence de portage de bactéries multirésistantes doit être effectué chez les enfants ayant été hospitalisés dans leur pays d’origine.

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