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Indices cliniques de suspicion
L’examen physique doit être complet, sur un enfant totalement déshabillé.
Il doit être conduit chez un enfant mis en confiance, en évitant les gestes douloureux ou agressifs inutiles. La présence d’une personne connue et rassurante pour l’enfant peut apaiser celui-ci.
Cet examen consiste avant tout à :
- observer le comportement et les réactions de l’enfant (irritabilité, hostilité, indifférence) ;
- analyser son aspect et son état général (hygiène corporelle, dénutrition) ;
- évaluer la qualité des principaux repères du développement psychomoteur ;
- palper la fontanelle antérieure et mesurer le PC chez le nourrisson ;
- inspecter les téguments (tableau 10.2) ;
- inspecter les organes génitaux externes et la région anale ;
- évaluer la mobilité des membres et des articulations (fractures).
Il convient de ne pas méconnaître des signes de sévérité de maltraitance, mais de ne pas impliquer à l’inverse à tort une famille, avec des conséquences pouvant être redoutables pour l’équilibre familial.
Avoir à l’esprit certains diagnostics différentiels :
- brûlures ↔ lésions vésiculo-bulleuses d’origine infectieuse ou allergique ;
- fractures ↔ fragilités osseuses constitutionnelles, rachitisme, scorbut ;
- hématomes ↔ troubles de l’hémostase, jeux scolaires, rituels d’endormissement ;
- ecchymoses ↔ taches bleu ardoisé (mongoloïdes), thérapeutiques parallèles (Cao Gio asiatique).
Un avis ophtalmologique est utile pour la réalisation d’un fond d’œil.
Ce dernier recherche des hémorragies rétiniennes, un œdème papillaire (fig. 10.3).
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Enquête paraclinique
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Examens systématiques
En cas de situation présumée ou avérée de maltraitance, on réalise
- NFS et étude de l’hémostase (dont facteur XIII) ;
- recherche de toxiques et dosage des transaminases ;
- examens radiographiques du squelette (complet si âge < 2 ans), ± scintigraphie osseuse susceptible d’objectiver des lésions osseuses inapparentes sur les clichés standards.
L’analyse des radiographies est en faveur d’une maltraitance si :
- fractures des os plats (crâne, côtes) ou du rachis ;
- fractures des os longs avant l’acquisition de la marche ;
- arrachements métaphysaires multiples et décollements périostés (souvent latents).
Le syndrome de Silverman est défini radiographiquement :
lésions osseuses et fractures multiples, souvent d’âges différents ;
avec cals osseux, arrachements métaphysaires et décollements périostés (fig. 10.4).
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Examens orientés
Selon l’enquête clinique :
- traumatisme abdominal : échographie abdominale, bandelette urinaire ;
- arguments pour un rachitisme carentiel : bilan phosphocalcique.
En cas d’hématome sous-dural : voir paragraphe IV. A. Syndrome du bébé secoué.
En cas de sévices sexuels : voir paragraphe IV. B. Abus sexuel.
Ne pas oublier l’étude de l’hémostase.
Syndrome de Silverman : fractures multiples d’âges différents.
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