- Pré-requis et Objectifs
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Cours
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Contenu
- 1 - Pour bien comprendre
- 2 - Diarrhées aiguës liquidiennes et déshydratation aiguë
- 3 - Diarrhées aiguës invasives bactériennes
- 4 - Annexes
- Version PDF
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Contenu
- Annexes
Les critères d’hospitalisation répondent aux critères de gravité de la diarrhée :
La conduite à tenir peut être schématisée selon le % estimé de perte de poids :
La prise en charge ambulatoire concerne la majorité des enfants.
En cas de non-hospitalisation, il est indispensable d’évaluer la capacité de l’entourage à assurer le traitement et la surveillance de l’enfant, ainsi que sa connaissance des règles d’utilisation des SRO (à volonté, proposé souvent, sans limite fixe de quantité…), des signes d’alerte devant conduire à une nouvelle consultation médicale (libérale ou hospitalière). La surveillance impose des réveils nocturnes pour contrôler l’état de l’enfant et lui proposer à boire.
Signes d’alerte à expliquer : enfant apathique, refus de boire, diarrhée profuse, vomissements incoercibles, hypotonie, changement de comportement, fièvre élevée, sang dans les selles, perte de poids significative.
La prise en charge thérapeutique a pour objectifs de :
Les modalités de prise en charge sont synthétisées en figure 21.2 :
Une surveillance attentive est nécessaire dans toutes ces situations.
Réhydratation exclusive initiale (orale, entérale ou IV), renutrition précoce, surveillance.
En cas d’hypovolémie, la « réhydratation » même IV n’est pas suffisante.
Une expansion volémique permet de corriger un état de choc hypovolémique :
La surveillance clinique repose avant tout sur la normalisation de l’état hémodynamique (FC, TRC, chaleur des extrémités, pouls périphériques). La reprise de la diurèse est le meilleur critère d’efficacité clinique de la prise en charge thérapeutique de l’hypovolémie induite par une déshydratation aiguë grave.
Remplissage vasculaire = NaCl 0,9 % 20 mL/kg sur 20 min.
Réhydratation orale : SRO
Les SRO constituent le traitement majeur de la déshydratation de l’enfant.
Leur composition en électrolytes et en sucres ainsi que l’osmolarité sont adaptées à la réhydratation orale des nourrissons et jeunes enfants. Ces produits, peu coûteux, efficaces, sécuritaires, sont recommandés par l’OMS. Ils sauvent chaque année la vie de millions d’enfants atteints de gastroentérite aiguë.
Les SRO n’arrêtent pas la diarrhée mais permettent d’empêcher et/ou de corriger la déshydratation aiguë induite par la diarrhée et/ou par les vomissements, ainsi que les troubles ioniques secondaires. Leur teneur en sucres permet souvent d’arrêter les vomissements induits par la cétose de jeune.
La réhydratation d’un nourrisson avec de l’eau pure, des SRO « maison » (sel, sucre et eau), des sodas ou des jus de fruit est dangereuse car elle peut aggraver la diarrhée et être responsable de troubles hydroélectrolytiques sévères.
La prise de SRO doit être précoce, dès les premières diarrhées et/ou vomissements.
Les SRO s’achètent en pharmacie avec (alors remboursés) ou sans ordonnance. Ils se présentent sous la forme d’un sachet à diluer dans 200 mL d’eau pure. La préparation se conserve au réfrigérateur et est à utiliser dans les 24 heures suivant sa reconstitution.
L’enfant déshydraté adapte ses besoins à sa soif (marqueur de l’état d’hydratation).
La dose totale ingérée peut atteindre 200 voire 300 mL/kg le premier jour. Ils doivent ainsi être proposés à volonté, par petites quantités régulières (40–50 mL toutes les 15 minutes).
Des vomissements initiaux ne sont pas une contre-indication à leur utilisation ; la prise fractionnée et répétée de SRO les atténuera le plus souvent. En revanche, des vomissements persistants malgré une administration correcte des SRO témoignent de l’échec de cette technique de réhydratation. On peut alors avoir recours à la voie entérale ou IV.
Réhydratation entérale continue
Elle peut être utile au stade de réhydratation initiale en cas de diarrhée sévère.
Une dose de départ de 200 mL/kg/j de SRO est souvent prescrite, à adapter selon l’évolution.
Les vomissements initiaux et lors de l’essai de prise orale de SRO ne sont pas une contre-indication à la réhydratation orale ou entérale.
Elle est parfois utilisée, lorsqu’un abord veineux apparaît difficile.
Réhydratation IV
Elle est indiquée dans les situations suivantes :
Les détails du contenu des solutés de perfusion ne sont pas à mémoriser pour l’ECN.
Il s’agit de solutés glucosés à 5 % avec au moins 4 g/L de NaCl, dont la composition est adaptée en fonction de l’état clinique, et de la natrémie prélevée avant le début de la perfusion.
La dose totale nécessaire est l’addition des besoins de base (100–120 mL/kg/j chez le jeune nourrisson), du déficit à compenser (% de perte de poids), et des pertes persistantes. Cette dose totale atteint en moyenne 150 mL/kg/j, à adapter selon l’évolution.
La surveillance clinique repose sur la régression des signes de déshydratation et la reprise de poids (en l’absence de 3e secteur). Il convient de noter le nombre des selles et leur allure évolutive, la persistance ou non de vomissements, ainsi que le retour éventuel d’une diurèse.
La renutrition précoce permet de prévenir la dénutrition et raccourcit la durée de la diarrhée.
Ses modalités dépendent du régime alimentaire suivi :
Ses modalités en cas d’allaitement artificiel varient selon l’âge et la symptomatologie :
Chez les enfants plus âgés, un régime « antidiarrhéique » strict n’est ni indispensable ni d’efficacité prouvée. Il peut même compromettre la renutrition chez un enfant encore anorexique par son caractère hypocalorique et peu attractif. Si la diversification avait déjà été débutée avant l’épisode de diarrhée, on évite des aliments accélérant le transit (épinards, jus d’orange…).
Réhydratation = SRO. Renutrition = lait, aliment de la diversification.
Médicaments antidiarrhéiques
Les antidiarrhéiques sont des traitements symptomatiques.
Leur efficacité sur la réduction du débit des selles ou la durée de l’épisode est très modérée. Ils ne traitent pas la déshydratation et ne corrigent pas les troubles ioniques qu’elle entraîne. Ces médicaments, s’ils sont prescrits, doivent donc toujours être associés à un SRO.
Le racécadotril (Tiorfan®) peut être indiqué du fait de sa capacité à réduire le débit des selles sans effet sur la motricité intestinale. Le lactobacille LB (Lactéol®) aurait une action à divers niveaux du processus diarrhéique. Le diosmectite (Smecta®) a également une AMM dans ces situations.
Le lopéramide (Imodium®) et le Saccharomyces boulardii (Ultralevure®) sont contre-indiqués avant l’âge de 2 ans.
Antibiothérapie
Elle n’a pas sa place dans le contexte d’une diarrhée aiguë liquidienne.
Autres traitements
Les antiémétiques ne sont pas recommandés dans une gastroentérite aiguë.
Les traitements antiseptiques intestinaux n’ont pas d’indication.
SRO avant tout. Indications des traitements médicamenteux très limitées.
Consignes de surveillance en cas de prise en charge ambulatoire.
Une diarrhée traînante peut s’installer.
Elle peut être due à l’importance des lésions villositaires (rotavirus) et justifierait un régime sans lactose quel que soit l’âge, voire un hydrolysat de protéines avec TCM. Dans d’autres cas elle est secondaire à une dénutrition avec absence de réparation muqueuse du grêle. Une nutrition entérale prolongée semi-élémentaire est parfois nécessaire.
Complications sévères :
Ces complications sévères sont exceptionnelles. Elles sont liées avant tout à l’intensité et à la durée du choc hypovolémique. Leur prise en charge est du ressort de spécialistes.
Mesures générales pour lutter contre la transmission infectieuse :
Mesures de protection individuelle (diarrhée à rotavirus) :
Les vaccins vivants Rotarix® et RotaTeq® ont obtenu l’AMM en 2006 pour l’immunisation active du nourrisson à partir de l’âge de 6 semaines. Ils sont administrés par voie orale et ont une efficacité de 90 % sur les diarrhées sévères à rotavirus.
Le Haut Conseil de la santé publique a recommandé en 2014 la vaccination contre le rotavirus des nourrissons âgés de moins de 6 mois selon un schéma vaccinal à 2 doses (2 et 3 mois de vie) pour le vaccin monovalent Rotarix® et à 3 doses (2, 3 et 4 mois de vie) pour le vaccin pentavalent RotaTeq®.
Cette vaccination pourrait être mise au calendrier vaccinal par les autorités de santé si les prix négociés des vaccins conduisent à des ratios coût/efficacité acceptables.
Prévention des épidémies nosocomiales dans les services hospitaliers.