3  -  Prise en charge au long cours du diabète de type 1

3 . 1  -  Mesures thérapeutiques et nutritionnelles

3 . 1 . 1  -  Objectifs et éducation thérapeutiques


La prise en charge de l’enfant diabétique doit être multidisciplinaire.

L’éducation thérapeutique comprend l’apprentissage et l’évaluation des connaissances de l’enfant et de sa famille.

Objectifs principaux de l’éducation thérapeutique :

  • compréhension de la maladie et de son évolution (complications) ;
  • bonne observance du traitement de fond ainsi que son autocontrôle ;
  • maîtrise des modalités techniques d’injection et d’autosurveillance du traitement ;
  • détection des symptômes d’hypoglycémie et d’acidocétose, prise de mesures adaptées ;
  • planification des consultations de suivi et des dépistages (ainsi que leurs résultats).

La prise en charge a pour but de prévenir les complications à long terme, tout en évitant les hypoglycémies iatrogènes.

L’équilibre glycémique représente le principal objectif de la prise en charge, avec un maintien de l’HbA1c < 7,5 %, à moduler selon les enfants et les situations particulières (HAS, 2006).

Objectif d’HbA1c recommandé pour l’enfant diabétique : < 7,5 %.
Éducation thérapeutique indispensable pour l’enfant et sa famille.

3 . 1 . 2  -  Insulinothérapie


Généralités


Elle est débutée en hospitalisation, accompagnée d’une éducation thérapeutique.

L’enfant et sa famille doivent parfaitement comprendre : les modalités d’injection, l’autosurveillance avec report sur un carnet dédié (glycémie capillaire), les objectifs glycémiques, et les adaptations de doses (en fonction des résultats glycémiques, des apports glucidiques aux repas, de l’activité physique ou d’une situation infectieuse).

Tous les types d’insuline n’ont pas d’AMM à tous les âges de l’enfant.

L’insulinothérapie est réalisée par voie sous-cutanée de façon pluriquotidienne, selon différents schémas d’administration.

Schémas insuliniques

Le schéma conventionnel est surtout utilisé chez les enfants prépubères.

Il consiste en l’utilisation combinée d’une insuline analogue rapide (délai : 5 min, durée : 4 h) type asparte (Novorapid®), glulisine (Apidra®), lispro (Humalog rapid®), avec une insuline intermédiaire (délai : 1 h, durée : 12–16 h) type NPH (Umuline NPH®) ou détémir (Levemir®), à raison de 2 administrations SC matin et soir, juste avant les repas (diverses modalités, en général 2 injections matin et soir).

La dose d’insuline journalière nécessaire est de l’ordre de 1 UI/kg/j, répartie en 2/3 de la dose le matin (1/3 d’analogue rapide et 2/3 d’insuline intermédiaire) et 1/3 le soir (1/3 d’analogue rapide et 2/3 d’insuline intermédiaire).

Le schéma basal/bolus est plus physiologique et est utilisé chez les adolescents ou quand les objectifs d’équilibre ne sont pas atteints.

Il consiste en l’injection d’un analogue lent de l’insuline type glargine (Lentus®) (durée : 24 h, 1 fois par jour) ou détémir (Levemir®) (en général 2 fois par jour), associée à l’injection d’une insuline analogue rapide avant chacun des repas.

La pompe à insuline est une alternative thérapeutique utile. Elle administre de l’insuline (insuline analogue rapide) en sous-cutané sous forme d’un débit de base programmé et de bolus administrés avant les repas. Elle est particulièrement utile chez le jeune enfant (injections difficiles et appétit capricieux).

Insulinothérapie SC avec autosurveillance glycémique sur un carnet.
Schéma conventionnel : insuline analogue rapide + insuline intermédiaire matin et soir.

3 . 1 . 3  -  Règles hygiéno-diététiques


Le régime alimentaire doit être personnalisé et adapté à l’âge et au poids.

Il a pour objectifs de permettre une croissance staturo-pondérale normale de l’enfant, de limiter les hyperglycémies post-prandiales précoces et les hypoglycémies post-prandiales tardives.

Les glucides représentent 50 % de la ration calorique totale, sous forme de glucides lents, dont la répartition dépend du schéma insulinique. Une collation à 10 heures est très importante dans le schéma conventionnel pour prévenir l’hypoglycémie de midi. Les sucres rapides et les boissons sucrées doivent être évités. Les lipides représentent 30 % de la ration calorique totale et les protides 20 %.

L’activité physique doit être encouragée, sans restriction (à l’exception des sports au cours desquels une hypoglycémie représente un risque vital, comme le parachutisme ou la plongée sous-marine).

Elle nécessite une adaptation thérapeutique (diminution des doses d’insuline et/ou augmentation des apports alimentaires).

La prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire ne doit pas être omise : sevrage tabagique (pour l’adolescent), lutte contre l’obésité, contrôle lipidique et de l’HTA.

Régime alimentaire personnalisé. Activité physique.

3 . 1 . 4  -  Autres mesures associées


Soutien psychologique

Le diabète est une maladie chronique de l’enfant.

Elle est susceptible d’entraîner des répercussions psychologiques chez l’enfant et son entourage proche. L’adolescence est une période difficile, avec opposition aux parents et au corps médical et rejet de la maladie.

Mesures sociales

Le diabète est une maladie prise en charge à 100 %, au titre d’ALD.

La mise en place d’un PAI (projet d’accueil individualisé) permet la gestion optimale du traitement et d’une éventuelle complication aiguë en milieu scolaire.

L’aide aux jeunes diabétiques (AJD) est une association utile pour aider les enfants dans leur compréhension et acceptation de la maladie.

Mesures associées : prise en charge à 100 %, PAI, associations.

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