Avant de commencer…

Spécificités de l’asthme pédiatrique à connaître :

- toujours évoquer les autres diagnostics :
   -- recherche de signes d’inquiétude, dont les plus importants sont le ralentissement staturo-pondéral, l’absence d’intervalles libres et la résistance à un traitement bien conduit,
   -- prescription systématique d’une radiographie de thorax ;
- réalisation d’EFR (VEMS ou DEP possible à partir de 6 ans) et de tests cutanés allergologiques (systématique dès 3 ans) ;
- nécessité absolue d’une chambre d’inhalation jusqu’à 6 ans pour tout aérosol-doseur ;
- traitement de fond de 1re intention par une corticothérapie inhalée à faibles doses ;
- absence d’AMM pour les bronchodilatateurs de longue durée d’action avant l’âge de 4 ans ;
- grande fréquence des non-prises (manque d’observance) ou des mauvaises prises (défauts techniques) médicamenteuses dans les échecs apparents de traitement.

Particularités supplémentaires pour l’enfant âgé de 0 à 36 mois
:
- définition arbitraire mais consensuelle basée sur la répétition d’au moins trois épisodes dyspnéiques avec sifflements avant l’âge de 3 ans ;
- vigilance accrue vis-à-vis des diagnostics différentiels ;
- rôle majeur des infections virales dans le déclenchement des exacerbations ;
- pas d’EFR réalisables en routine, indications ciblées d’exploration allergologique ;
- nécessité d’ajouter un masque facial à la chambre d’inhalation, possible recours à des nébulisations à domicile.

1  -  Pour bien comprendre

1 . 1  -  Épidémiologie


La prévalence de l’asthme chez l’enfant est située aux alentours de 8 % chez l’enfant d’âge scolaire, faisant de l’asthme la 1re maladie chronique de l’enfant.

La maladie connaît une augmentation de fréquence et de sévérité. L’exacerbation d’asthme est l’une des premières causes de consultation aux urgences pédiatriques.

Maladie chronique la plus fréquente de l’enfant.

1 . 2  -  Physiopathologie


L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des voies aériennes. Elle entraîne chez un sujet prédisposé des épisodes récidivants de sifflements, gêne respiratoire et toux.

Ces symptômes sont dus à une obstruction diffuse mais variable des voies aériennes, réversible spontanément ou après inhalation de bêta2-mimétiques.

La triade de l’atopie comprend : asthme, dermatite atopique et rhinoconjonctivite.

L’asthme allergique est une maladie polygénique et multifactorielle, survenant souvent sur un terrain atopique. Les pneumallergènes le plus souvent impliqués, à l’origine des manifestations asthmatiques, sont : les acariens, les pollens et les phanères d’animaux domestiques.

Ces allergènes entraînent une dégranulation des mastocytes bronchiques, en se liant aux IgE fixés en surface. Les médiateurs libérés vont provoquer un bronchospasme et initier une réponse inflammatoire.

De nombreux facteurs non allergiques jouent également un rôle.

Les infections, surtout virales, sont reconnues non seulement comme facteur déclenchant, mais aussi comme facteur important d’une hyperréactivité bronchique durable, notamment chez le nourrisson.

L’exercice entraîne un bronchospasme chez 85 % des enfants asthmatiques. L’inhalation buccale d’air froid et sec joue un rôle important dans son déclenchement.

Les polluants atmosphériques (au 1er rang desquels le tabagisme parental) peuvent favoriser et augmenter une hyperréactivité bronchique.

Asthme : obstruction diffuse mais variable des voies aériennes réversible.

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