6  -  Traitement et prévention

6 . 1  -  Traitement curatif

6 . 1 . 1  -  Cestodoses intestinales


Le praziquantel (Biltricide) représente aujourd’hui le traitement de référence. La posologie habituelle est de 10 mg/kg en une seule prise pour T. saginata, T. solium et le bothriocéphale, et de 15 à 25 mg/kg pour Hymenolepis (à renouveler 7 jours plus tard pour cette espèce). Les effets secondaires sont rares.

Le niclosamide (Trédémine) est prescrit à la dose de 2 g chez l’adulte pour T. saginata, T. solium et bothriocéphale. Ce produit nécessite un mode de prise particulier :

  • rester à jeun depuis la veille ;
  • prendre deux comprimés, les mâcher longuement puis les avaler avec très peu d’eau ;
  • attendre une heure en restant à jeun ;
  • prendre à nouveau deux comprimés, les mâcher longuement puis les avaler avec très peu d’eau ;
  • attendre encore trois heures avant de s’alimenter.

Pour Hymenolepis, la dose d’attaque est de 4 comprimés le premier jour, à répartir au cours des repas, et de 2 comprimés par jour pendant 6 jours pour couper le cycle direct. Chez l’enfant, la dose est réduite de moitié ou du quart selon l’âge (30 mg/kg).

Les tænifuges végétaux (semence de courge) sont pratiquement abandonnés sauf pour la femme enceinte.

En cas d’anémie dans la bothriocéphalose, la vitamine B12 doit être prescrite en complément.

Dans tous les cas, il faut prescrire un contrôle parasitologique 3 mois après traitement.

6 . 1 . 2  -  Cysticercose


Le traitement est maintenant essentiellement médical, quelles que soient la forme et la localisation. Deux protocoles existent, celui utilisant l’albendazole semble en général avoir la préférence :

– albendazole (Zentel, Eskazole) : 15 mg/kg par jour en 2 prises, pendant 1 à 4 semaines selon la clinique et l’imagerie ;
– praziquantel (Biltricide), hors AMM : 50 mg/kg par jour en 2 prises pendant 2 à 4 semaines selon les mêmes critères.

Le traitement médical a très nettement amélioré le pronostic de la neurocysticercose, essentiellement dans les localisations parenchymateuses. Il nécessite une surveillance neurologique et, souvent, une corticothérapie associée pour éviter le développement d’une hypertension intracrânienne qui pourrait résulter d’une lyse parasitaire intense. Les localisations parenchymateuses ont un meilleur pronostic et sont plus accessibles à la thérapeutique médicale que les localisations extraparenchymateuses. Un contrôle post-thérapeutique par imagerie, un mois après le traitement, peut nécessiter une nouvelle cure ou un changement de médicament.

Les épisodes épileptiques peuvent persister et nécessiter, outre un traitement spécifique, une nouvelle cure 6 mois plus tard. Le traitement chirurgical est réservé aux formes oculaires qui ne peuvent bénéficier du traitement médical, mal supporté, et aux formes graves neurologiques avec hypertension intracrânienne et hydrocéphalie.

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