4  -  Isosporose

4 . 1  -  Biologie et morphologie parasitaire


L’isosporose est due à Isospora belli, parasite dont on ne connaît pas d’autres réservoirs que l’homme. Il s’agit d’une coccidiose intestinale dont le cycle comporte une schizogonie au niveau des cellules épithéliales de l’intestin grêle et une gamogonie conduisant à la production d’oocystes. Les oocystes sont émis dans la lumière intestinale sous forme non sporulée; la sporulation peut s’effectuer en partie lors du transit intestinal et conduire à l’émission d’oocystes contenant deux sporocystes dans les selles. Les oocystes éliminés dans les selles peuvent contaminer l’eau ou les végétaux ; ils deviennent infectants après maturation dans le milieu extérieur.

Figure 7 : Isosporose digestive avec multiplication intracellulaire des parasites, x400
(Photo F. Derouin)

4 . 2  -  Mode de contamination, épidémiologie


La contamination humaine s’effectue par ingestion d’oocystes sporulés contenus dans l’eau ou des aliments contaminés. Il s’agit d’une parasitose très largement répandue en zone tropicale, Amérique centrale et du sud, Afrique, sud-est asiatique. Sa fréquence est très variable, mais peut atteindre plus de 10% chez les patients infectés par le VIH dans des zones de très faible niveau d’hygiène.

L’isosporose est observée chez des sujets immunocompétents mais elle est plus fréquente et plus sévère chez les malades immunodéprimés.

4 . 3  -  Manifestations cliniques


Chez les sujets immunocompétents, l’isosporose est responsable d’une diarrhée muqueuse accompagnée parfois d’une fièvre, de nausées et de vomissements. Chez les patients immunodéprimés et en particulier les sujets infectés par le VIH, la diarrhée peut être très sévère et entraîner malabsorption et déshydratation. L’évolution vers la chronicité est fréquente, de même que les rechutes après traitement. Les localisations extra-digestives sont exceptionnelles.

4 . 4  -  Diagnostic de l’isosporose


Le diagnostic d’isosporose repose sur la mise en évidence des oocystes d’Isospora belli dans les selles. Les oocystes ont une forme ovalaire et mesurent de 25 à 30 µm de long sur 12 à 16 µm de large. Ils contiennent un sporoblaste et parfois deux sporocystes plus ou moins différenciés. Il est à noter que dans les selles on retrouve fréquemment des cristaux de Charcot Leyden.

Figure 8 : Oocyste d’Isopora belli dans les selles, x400; noter la présence de 2 sporocystes
(Photo C. Sarfati)

4 . 5  -  Traitement

Le traitement de l’isosporose repose sur l’association trimetoprime/sulfamethoxazole (cotrimoxazole ou Bactrim). Ce traitement est efficace chez les sujets immunocompétents mais les rechutes sont fréquentes chez les malades immunodéprimés. La ciprofloxacine (Ciflox) représente une alternative thérapeutique en cas d’échec au traitement par le cotrimoxazole.

4 . 6  -  Prophylaxie et prévention


Il n’y a pas de chimioprophylaxie de l’isosporose. La prévention individuelle repose sur des mesures hygièno-diététiques visant à réduire le risque de contamination.

               

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