2 . 4  -  Diagnostic biologique


Le principal moyen de diagnostic de la cryptosporidiose est la recherche d’oocystes dans les selles. Il est recommandé d’effectuer une technique de concentration puis une technique de coloration des oocystes. La coloration de Ziehl-Nielsen conduit à une coloration des oocystes en rose fuschia, bien visible après contre coloration en vert ou en bleu. Les oocystes ont une forme arrondie avec une paroi épaisse et un contenu granuleux ; leur taille est de 5 à 8 microns suivant les espèces.

Figure 2 : Oocystes de Cryptosporidium dans les selles ; coloration Ziehl Nielsen, x 1000
(ANOFEL)

Des oocystes peuvent être retrouvés dans le liquide jéjunal ou la bile et très exceptionnellement dans le liquide de lavage broncho-alvéolaire.

Les cryptosporidies peuvent également être mises en évidence par examen histopathologique de biopsies intestinales après coloration à l’hématoxyline. Cet examen permet de voir les parasites en cours de multiplication dans les entérocytes. Le parasitisme conduit à une altération du pôle apical des entérocytes avec disparition de la bordure en brosse.

Figure 3 : Cryptosporidiose intestinale. Noter la présence des parasites au pôle apical des entérocytes, x 400
(Photo F. Derouin)

A l’heure actuelle, aucune technique sérologique fiable n’est disponible.

En complément des techniques microscopiques, il est maintenant possible d’effectuer un diagnostic par amplification de l’ADN parasitaire (PCR) et de différencier les espèces par typage moléculaire (analyse des fragments de restriction).

2 . 5  -  Traitement de la cryptosporidose


Aucun traitement n’est totalement efficace que ce soit chez les patients immunocompétents ou immunodéprimés. Deux médicaments ont une activité partielle sur la cryptosporidiose digestive en réduisant la durée des symptômes mais sans permettre une éradication des parasites. Il s’agit de la nitazoxanide (Alinia®), un antibiotique de la classe des rifamycines, la rifaximine (Xifaxan®, Normix®, sous ATU nominative), semble plus efficace.

2 . 6  -  Prévention


Il n’existe aucune chimioprophylaxie. La prévention individuelle consiste à réduire le risque de contamination par des oocystes, en respectant des règles d’hygiène alimentaire et en évitant l’ingestion d’eau ou d’aliments pouvant être souillés par des matières fécales. Chez les patients fortement immunodéprimés, cette prévention conduit à recommander exclusivement la consommation d’eau embouteillée.

La prévention collective consiste à protéger les ressources naturelles d’eau de toute contamination fécale animale et s’assurer de la protection et de l’intégrité des réseaux de distribution d’eau potable.
Il n’existe aucun vaccin animal ou humain pour la cryptosporidiose.

3/7