De très nombreuses mouches, dont les larves vivent normalement dans des matières organiques, en voie de putréfaction ou non, peuvent se rencontrer chez l’homme.
Le plus souvent il s’agira de mouches à biologie « indécise » ou à vocation parasitaire encore mal définie : les asticots se rencontreront aussi bien sur des cadavres que sur des plaies d’animaux, ou d’hommes, blessés, comateux ou grabataires.
Nous citerons essentiellement les genres classiques en Europe :
Les asticots de Lucilia spp. (mouche verte de la viande), Calliphora erythrocephala (mouche bleu de la viande) et Musca domestica (mouche domestique) sont fréquents sur les substances alimentaires avariées (viande par exemple). Ils occasionnent surtout des myiases des plaies (plaies traumatiques : accident de la voie publique, blessures par armes à feu ou armes blanches, … ou plaies ulcéreuses) au pronostic excellent, rappelons d’ailleurs l’emploi pendant la guerre de 1914-1918 d’une Lucilia (L. sericata) dont les asticots, élevés aseptiquement, étaient déposés sur les plaies des blessés, et supprimant sélectivement les chairs mortes, ils nettoyaient la blessure et accéléraient la guérison. Des asticots de Musca ont parfois été extraits de la cavité vaginale, chez des femmes à hygiène intime rudimentaire. De nombreuses espèces peuvent également se retrouver dans le conduit auditif externe, ces myiases vaginales et auriculaires se manifestent uniquement par un prurit local.
Les larves d’Eristalis et de Fannia ont une morphologie typique et vivent dans les substances chargées en matière organique (tinettes, fosses à purin…). Ces larves ont été signalées, à plusieurs reprises, dans l’ampoule rectale de l’homme (myiases intestinales). La mouche vient pondre à l’orifice de l’anus. Les larves remontent alors dans le rectum voire le bas colon et glissent leur long siphon respiratoire d’où le nom de « vers à queue de rat » entre les plis radiés de l’anus pour respirer. Le malade consulte pour des douleurs vagues accompagnées d’épisodes diarrhéiques et de sensation de gêne anale.