4  -  Clinique

4 . 1  -  Forme d’Afrique de l’Ouest à T. b. gambiense


Après piqûre infectante, une réaction inflammatoire locale se développe, le chancre d’inoculation, parfois accompagné d’une adénopathie satellite.

Figure 6 : Trypanosomose humaine africaine - trypanome ou chancre d'inoculation

4 . 1 . 1  -  La phase lymphatico-sanguine


Après une incubation pouvant durer de quelques jours à quelques années, la maladie diffuse à tout l’organisme par voie lymphatico-sanguine. La fièvre d’évolution « anarchique » est le symptôme le plus constant.
Des céphalées et une asthénie sont souvent associées.
Des adénopathies précoces, indolores, mobiles, souvent peu volumineuses touchent les ganglions cervicaux et sus-claviculaires.

Figure 7 : Trypanosomose humaine africaine - adénopathies cervicales

L’hépatosplénomégalie est modérée.
Le prurit
est le signe cutané le plus fréquent. Les oedèmes de la face donnent un aspect lunaire très évocateur.
Les éruptions cutanées, appelées trypanides, sont peu visibles sur peau foncée. Il s’agit d’éruptions polycycliques, érythémateuses, sur le tronc et les racines des membres, inconstantes et fugaces.

Des troubles cardiovasculaires, palpitations, précordialgies existent également.
A ce stade, des signes neurologiques peuvent déjà être présents : troubles de l’humeur, de l’appétit, du comportement, paresthésies, hyperesthésie profonde, troubles de la libido.

4 . 1 . 2  -  La phase méningo-encéphalique


Elle survient après un délai très variable. Les signes neurologiques passent au premier plan.

Troubles sensitifs
, syndrome acroparesthésique avec douleurs musculaires et osseuses profondes, objectivé par le "signe de la clef de Kérandel" (vive douleur en tournant une clef dans la serrure), troubles de la sensibilité superficielle (dysesthésies, fourmillement).

Troubles du sommeil,
disparition du rythme circadien, alternance d’insomnies et de somnolences paroxystiques.

Figure 8 : Trouble du sommeil

Troubles psychiques, troubles du comportement, de l’humeur, onirisme exagéré, hallucinations, exubérance, réalisation d’actes répréhensibles.

Troubles métaboliques et diencéphaliques ; boulimie, polydipsie, frilosité, impuissance, aménorrhée.

Troubles moteurs d’apparition plus tardive, impotence fonctionnelle, mouvements anormaux : tremblements, mouvements choréoathétosiques, mouvements de succion. Troubles cérébelleux avec phénomènes d’incoordination motrice, réflexes anormaux péri-oraux.

Evolution
Elle aboutit à un état grabataire cachectique.

Figure 9 : Etat grabataire cachectique

Le malade décharné, léthargique sombre dans le coma d’évolution fatale. Des infections, des complications rénales et cardiovasculaires peuvent hâter la fin.

4 . 2  -  Forme d’Afrique de l’Est à T. b. rhodesiense


La THA à T. b. rhodesiense possède un caractère plus aigu et plus sévère. Fièvre, trypanides, troubles cardiaques et hépatiques sont précoces, l’évolution rapide vers la mort, en trois à six mois, ne permet pas l’apparition d’une phase méningo-encéphalique.

4/8