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Les arguments directs de certitude sont la mise en évidence de la microfilaire dans le sang ou de l’adulte dans la peau ou sous la conjonctive.
Les arguments de présomption sont fournis, comme pour les filarioses lymphatiques, par l’hyperéosinophilie sanguine souvent très élevée (70% des filariens à Loa loa ont une hyper éosinophilie dépassant 25%) et les réactions sérologiques.
La recherche et le dosage des anticorps sériques par les techniques de double diffusion en gélose, d’analyse immunoélectrophorétique, de co-électrosynerèse, d’immunofluorescence indirecte ou par ELISA sont d’un précieux appoint.
Globalement, en zone d’endémie, on peut isoler 3 types de population : les filarioses classiques asymptomatiques, les porteurs de microfilaires sans réactions sérologiques importantes et les fort porteurs d’anticorps circulants sans microfilaires. Les équilibres entre ces 3 types de filarioses sont variables selon les zones d’endémie.
Traitement curatif
Le traitement de la loase est dangereux car parfois mortel. Il doit être conduit par un spécialiste. Il y a d’autant plus d’effets secondaires que le sujet est fort porteur de microfilaires dans le sang. Il repose sur la diéthylcarbamazine, ou Notézine®. A prescrire à doses très progressivement croissantes accompagnées d’antihistaminiques ou de corticoïdes.
La lyse des microfilaires sanguicoles peut être rapide, l’atteinte des adultes beaucoup plus lente et incertaine. Sous thérapeutique les adultes remontent des profondeurs du derme à la superficie (éruption maculeuse ou serpentin de quelques centimètres de long), et si le traitement est suffisamment prolongé (3 semaines), ils sont encerclés par des réactions à corps étrangers et meurent in situ (image radiologique de filaire calcifiée). Si le traitement est trop court les adultes remettent 3 à 6 mois plus tard des embryons ou microfilaires. Dans les loases avec forte microfilarémie, surtout si le nombre des embryons dépasse 1.000 pour 20 mm3, on doit craindre surtout dans le cas de la Notezine® des accidents de lyse filarienne : fièvre, céphalées, nausées, arthralgies et, surtout, d’encéphalite filarienne aboutissant parfois au coma et laissant souvent des séquelles (dysarthrie). L’exsanguino-transfusion est une thérapeutique d’exception réservée aux loases avec forte microfilarémie et atteinte rénale.
L’ivermectine (Mectizan®) utilisée en cure unique annuelle est un excellent microfilaricide peu actif sur les adultes. Le Mectizan® sera utilisé avec prudence dans le cas de très fort porteur de microfilaires sanguines.
Traitement prophylactique
Dans les zones d’endémie, il n’est guère possible d’échapper à la piqûre des chrysops et l’emploi des insecticides est inefficace ; aussi, la chimioprophylaxie individuelle, pour les forestiers ou les coopérants techniques séjournant dans les zones d’endémie, est-elle éventuellement conseillée (prise hebdomadaire d’un comprimé à 0,100 g de Notézine® en une fois, ou de 1/2 comprimé deux fois par semaine).
Programme de lutte
Aucun programme international de contrôle de cette filariose n’est envisagé : Le vecteur est inaccessible et l’efficacité thérapeutique est accompagnée de complications éventuellement graves chez les très forts porteurs de microfilaires. Par contre le risque de voir associé chez un même individu une microfilarodermie à O.volvulus et une forte charge sanguine de Loa loa complique le déroulement des programmes destinés au contrôle de l’onchocercose.