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Expressions des conflits mécaniques et immunologiques entre le parasite et son hôte, les manifestations cliniques des filarioses lymphatiques sont très diverses. Les vers adultes localisés dans les vaisseaux lymphatiques, gênent la circulation lymphatique, irritent les endothéliums et favorisent des accidents aigus précoces (en relation avec le parasite vivant) et progressivement chroniques (stagnation de la lymphe et hypertrophie sclérofibreuse du derme, éléphantiasis spectaculaires).
Dû en partie à des résistances innées on doit noter l’existence de sujet sans manifestations cliniques ou parasitologiques mais porteurs de stigmates immunologiques spécifiques.
Par ailleurs on identifie de fréquents porteurs de microfilaires sans signes cliniques d’accompagnement mais pouvant assurer la transmission de l’affection.
Quelques mois après la piqûre infestante, on peut observer des :
• Accidents génitaux aigus : lymphangite du scrotum, funiculite, orchite brutalement installée laissant place souvent à une hydrocèle chyleuse (stagnation de lymphe). Ces incidents récidivants peuvent s’accompagner de signes généraux (fièvre, asthénie, délire.)
• Lymphangites aiguës des membres dans l’année suivant l’infestation : souvent accompagnées de fièvre, elles se présentent comme des lymphangites banales (œdème inflammatoire douloureux, peau chaude et luisante, avec une adénite régionale satellite), mais leur progression est centrifuge, de la racine vers l’extrémité des membres, contrairement aux lymphangites bactériennes centripètes, du foyer d’infection vers la racine du membre.
Les lymphangites filariennes rétrocèdent rapidement, mais récidivent de plus en plus fréquemment, sans signes veineux ou infectieux.
Wuchereria bancrofti atteint surtout le membre inférieur, la variété pacifica le membre supérieur et B. malayi la jambe, le cou de pied et le creux poplité.
• Lymphangites aiguës profondes par atteinte filarienne des troncs profonds elles entraînent des syndromes, fièvre-douleur thoracique ou abdominale, de diagnostic difficile.
• Adénites aiguës : isolément ou à la suite des lymphangites, elles siègent plus souvent aux aires inguinales qu’axillaires.
• Manifestations respiratoires plus rares : d’origine allergique à la phase initiale (infiltrat pulmonaire labile, elles sont associées aux signes précédents). Dans les étiologies du « Poumon Tropical associé à une hyper éosinophilie (syndromes de Weingarten) », en Inde et à Singapour, Wuchereria bancrofti intervient comme agent étiologique principal. Brugia malayi serait davantage en cause dans les associations éosinophilies et adénopathies.
Le ralentissement voir l’arrêt de la circulation lymphatique et les réactions tissulaires réactionnelles sclérofibreuses peuvent entraîner le développement progressif (plusieurs dizaines d’années) de manifestations chroniques (plus fréquentes chez l’homme) :