- Pré-requis et Objectifs
- Cours
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- Annexes
LE SYNDROME KYSTIQUE :
Les onchocercomes, ou nodules onchocerquiens, traduisent l’enkystement de plusieurs filaires adultes dans une capsule externe fibreuse ; ils sont en nombre variable, de 1 à 15, en moyenne 1 à 3 par malade, de la taille d’un pois à celle d’une mandarine ; les kystes onchocerquiens sont indolores, durs, fibreux, roulant sous le doigt. Ils sont perçus là où les plans osseux sont superficiels, surtout en regard du trochanter, de la crête iliaque et du gril costal en Afrique, dans la région cervico-céphalique en Amérique. Ils ne suppurent jamais et ne se calcifient pas ou guère. Il est facile de les extraire. Ce sont de bons marqueurs du degré d’endémicité, l’onchocercose apparaissant dans le temps comme une filariose cumulative dont le nombre de nodules est un bon reflet.
LE SYNDROME OCULAIRE :
En 1970 l’onchocercose (souvent dénommée « cécité des rivières ») représentait la deuxième cause de cécité en Afrique sub saharienne (1% de la population du Burkina Faso était atteint de cécité fonctionnelle).
Les manifestations oculaires apparaissent après 10 à 15 ans d’évolution (parfois moins en zone d’hyperendémie de savane) et sont le fait d’infestations intenses et répétées cumulatives. Elles sont liées à l’action directe des microfilaires ou aux réactions de l’hôte. Elles ne sont réversibles qu’au début. L’héméralopie est la première manifestation qui gêne le malade dans ses activités vespéro-nocturnes. La vision diurne est également atteinte, avec rétrécissement progressif et bilatéral du champ visuel. On distingue, isolées ou associées, les lésions du segment antérieur et les lésions du segment postérieur de l’œil.
Les lésions du syndrome oculaire
• Les lésions du segment antérieur :
L’atteinte cornéenne est la première en date : la kératite ponctuée, sans manifestation fonctionnelle, bien visible à la lampe à fente (biomicroscope), est faite de lésions arrondies de 1/2 à 1 mm, sous-épithéliales, à la périphérie de la cornée, surtout dans sa portion inférieure. La confluence de ces éléments donne une kératite semi-lunaire avec taie en arc de cercle de la partie inférieure de la cornée. Parfois la taie grandit, envahit progressivement toute la cornée en remontant et se vascularise : c’est le pannus cornéen qui, lorsqu’il est bilatéral, entraîne la cécité.
Les lésions iriennes sont variées : simple atrophie irienne ; irido-cyclite aiguë ou chronique avec synéchies postérieures, source de glaucome ; pseudo-hypopion déterminé par les microfilaires souvent visibles dans la chambre antérieure et aboutissant parfois à la déformation piriforme de la pupille.
• Les lésions du segment postérieur :
Visibles par l’examen du fond d’œil, elles évoluent en plusieurs stades : aspect pommelé de chorio-rétinite onchocerquienne, puis aspect tigroïde et, enfin, image de boue desséchée et craquelée, réalisant la chorio-rétinite de Ridley. L’atrophie optique, parfois isolée, est le plus souvent associée aux lésions chorio-rétiniennes éventuellement cécitantes. Qu’il s’agisse de lésions du segment antérieur par kératite ou par irido-cyclite ou de lésions du segment postérieur par atrophie optique isolée ou chorio-rétinite, la cécité est possible et peut survenir tôt en cas d’infestation massive. Dans les villages de « première ligne » les plus proches des gîtes de simulies, les plus jeunes aveugles ont moins de 20 ans. L’onchocercose est souvent appelée la « cécité des rivières », elle est d’impact important en santé publique et économiquement, prétextes à la mise en route de programmes internationaux de lutte depuis 1970.
Les onchocercoses Cliniquement il existe une forme de savane africaine plus cécitante que la forme de forêt et une forme cutanée hyper réactive à développement unilatéral, ou sowda, décrite dans un foyer du Yémen.