Poux, puces, punaises et tiques sont des ectoparasites hématophages. Ils provoquent des lésions plus ou moins typiques et de gravité généralement modérée. Certains sont vecteurs de maladies virales, bactériennes ou parasitaires pouvant être graves.

1  -  Poux et pédiculoses


Les pédiculoses sont des affections cosmopolites causées par des insectes hématophages de la famille des Pediculiae, les poux. On distingue trois formes cliniques dues à des parasites spécifiques de l'Homme :

  • la pédiculose à Pediculus capitis ou pou de tête. C’est une affection bénigne, fréquente en France, notamment dans les collectivités d’enfants jeunes.
  • la pédiculose à Pediculus humanus ou pou de corps. Cette pédiculose, devenue rare en France, ne touche plus que les personnes à hygiène défectueuse, principalement, les « sans domicile fixe ». Les poux de corps peuvent transmettre le typhus exanthématique, la fièvre récurrente à poux et la fièvre des tranchées.
  • la pthirose ou « pédiculose » à Pthirus pubis, communément appelé morpion, est bénigne et plus rare.

1 . 1  -  Agents pathogènes


Les poux sont des insectes au corps aplati dorso-ventralement. Leur couleur à jeun varie en fonction de leur hôte habituel, allant du jaune très clair chez les sujets blonds au noir chez les sujets très bruns. Gorgés de sang, ils deviennent rouges. Poux de tête et poux de corps sont morphologiquement très voisins.

Figure 1 : Pediculus humanus femelle
(Photo A. Izri)

Les poux de corps étant généralement plus grands (2,5 à 3,5mm) que les poux de tête (2 à 3mm). Le morpion se distingue des deux précédents par sa taille plus petite, moins de 2 mm, par sa forme plus trapue et par ses 2ème et 3ème paires de pattes, plus larges et plus puissantes que la 1ère.        

Figure 2 : Pthirus pubis femelle
(Photo A. Izri)

Chez les 3 espèces, la femelle est légèrement plus grande que le mâle. Les poux ne sautent pas. En revanche, chacune de leurs pattes se termine par une griffe qui se replie sur le tarse pour former une pince puissante avec laquelle ils s’accrochent solidement aux cheveux, aux fibres des vêtements ou aux poils.

Figure 3 : Extrémité d’une patte de Pediculus humanus
(Photo R. Cléva)

Les poux vivent un à deux mois. Ils se nourrissent du sang de leurs hôtes qu’ils piquent 2 à 4 fois par jour grâce à une trompe rétractile. Ils s’accouplent plusieurs fois au cours de leur vie et la femelle fécondée pond 5 à 10 œufs par jour pendant un mois, sauf pour Pthirus pubis qui ne pond pas plus de 3 œufs par jour.

Ces œufs, appelés lentes, mesurent près de 1 mm ; à leur ponte, ils sont collés aux cheveux (Pediculus capitis), très près du cuir chevelu, aux fibres textiles (Pediculus humanus) ou aux poils (Pthirus pubis) grâce à une substance appelée cément produite par la femelle.

Figure 4 : Lente de Pediculus capitis
(Photo R. Cléva)

Le cément enrobe la base de la lente et le cheveu, fibre textile ou poil dans un même manchon qui durcit au contact de l’air et fixe solidement l’œuf sur son support. L’éclosion survient au bout de 7 à 10 jours, donnant naissance à une larve. Cette dernière ressemble à l’adulte en plus petit, elle mesure environ 1 mm.   

Figure 5 : Larve de Pediculus humanus
(Photo A. Izri)

Dès sa naissance, le pou pique son hôte pour se nourrir, il effectue 3 à 4 repas de sang par jour. Le stade adulte est atteint en 12 à 15 jours, après 3 mues et un stade nymphal. Il se passe ainsi 18 à 20 jours depuis la ponte de l’œuf jusqu’à l’apparition de l’adulte.    
           
Pediculus capitis ne vit que sur le cuir chevelu humain où il se cache entre les cheveux. Hors de ce milieu et sans repas sanguin, il meurt en moins d’une journée. La transmission d’un sujet à l’autre a lieu lors d’un contact direct, cheveux contre cheveux. Elle est possible par l’intermédiaire de brosses à cheveux ou de peignes. Lors d’une infestation massive (plusieurs centaines de poux sur une tête), les parasites peuvent quitter le cuir chevelu et se retrouver sur le col des vêtements, les écharpes, voire sur l’oreiller : dans ces conditions, ces objets deviennent temporairement contaminants.          
           
Pediculus humanus vit à la face interne des vêtements et ne va sur la peau que pour se nourrir. Dans les vêtements ou dans la literie, il peut survivre sans se nourrir pendant 2 à 3 jours. Ce sont donc les vêtements ou la literie contaminés qui assurent essentiellement la transmission des poux de corps.          
           
Pthirus pubis vit accroché aux poils du pubis, il se retrouve parfois au niveau des poils sous axillaires, de la barbe, des sourcils, des cils et, chez l’enfant, au niveau des cheveux sur la frange frontale. La transmission d’un sujet à l’autre est directe, lors d’un contact. La pthirose est considérée comme une infection sexuellement transmissible.

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