2 . 4  -  Diagnostic biologique


Les examens biologiques conduisant au diagnostic de fasciolose doivent être demandés lors de l'exploration d'une hyperéosinophilie, surtout si celle-ci est associée à la notion de consommation de cresson, à des symptômes évocateurs ou à des cas dans l'entourage.

L'apport des différents examens biologiques sera différent en phase d'invasion et en phase d'état :

2 . 4 . 1  -  En phase d'invasion


Les éléments d'orientation seront les suivants :       

  • hyperleucocytose (15 à 25 000 globules blancs), avec une hyperéosinophilie élevée, atteignant souvent plus de 50%, évocatrice en France soit de toxocarose (cf cours), soit de distomatose en fonction du contexte clinique et épidémiologique. La détection des hyperéosinophilies est utile lors des enquêtes pour le dépistage des cas dans l'entourage d'un malade.
  • un syndrome inflammatoire inconstant : VS, CRP élevée 
  • une cytolyse hépatique inconstante: élévation des transaminases.

Le diagnostic sera apporté par la recherche des anticorps (sérodiagnostic de distomatose) très précoce et très sensible (ELISA, HAI, analyse immunoélectrophorétique à la recherche de l’arc 2).        
A cette phase, les examens parasitologiques des selles à la recherche des oeufs seront négatifs. 

2 . 4 . 2  -  En phase d'état

L'hyperéosinophilie persiste souvent à des taux élevés pendant plusieurs mois avant de diminuer progressivement.

Les examens parasitologiques des selles pour la mise en évidence des œufs
peuvent être positifs à ce stade. Cependant, il faut savoir que l'infestation humaine ne comprend souvent qu'un petit nombre de douves, parfois même n'arrivant pas à une maturité sexuelle complète, de telle sorte que le nombre d'œufs dans les selles est souvent très faible. Pour mettre en évidence les oeufs, il faudra multiplier les examens de selles et préciser au laboratoire de faire une recherche d'oeufs de F. hepatica. En effet, ceux-ci sont des œufs très volumineux (120 à 130 µm) qui nécessitent des techniques de concentration particulières (technique de Janeckso-Urbanyi).

Le sérodiagnostic est encore très positif à ce stade. Il peut se négativer dans des distomatoses très anciennes.

2 . 5  -  Traitement


Le seul médicament disponible pour le traitement de la fasciolose est le triclabendazole (Egaten®). La posologie est de 10 mg/kg sur un seul jour, au cours d'un repas. Il peut être nécessaire de renouveler la cure, voire de doubler les doses (20mg/kg sur 1 ou 2 jours) en cas d'inefficacité. La tolérance est bonne, mais des douleurs abdominales ou des signes allergiques peuvent apparaître dans les suites immédiates du traitement justifiant des antispasmodiques ou des antihistaminiques.

L'efficacité du traitement sera évaluée sur la disparition des signes cliniques et de l'hyperéosinophilie. La sérologie peut rester positive plus d'un an après guérison.

2 . 6  -  Prévention individuelle et collective


1) Prévention individuelle


Elle repose sur l'éviction du cresson sauvage du régime alimentaire. Le lavage des feuilles de cresson est insuffisant pour éliminer les métacercaires.

2) Prévention collective


Elle comporte :

  • une surveillance sanitaire des cressonnières industrielles.
  • une éducation sanitaire de la population signalant les dangers de la consommation de cresson sauvage.
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