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Principales causes d’hypertension curable
Les HTA curables sont les HTA iatrogènes, les HTA associées aux SAR ou à des anomalies surrénales, les autres causes curables étant exceptionnelles. La coarctation de l’aorte, systématiquement dépistée chez le nouveau-né, est un diagnostic très rare chez l’adulte et n’est pas abordée ici.
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Hypertensions iatrogènes
De nombreux produits peuvent induire une HTA, notamment l’alcool, les stéroïdes contraceptifs, les anti-inflammatoires, la ciclosporine, l’érythropoïétine, les sympathomimétiques, la réglisse etc. L’alcool est le plus fréquemment en cause. Une consommation dépassant 3 verres de boissons alcoolisées par jour reste fréquente en France, est dangereuse sur le plan cardiovasculaire, et élève la PA. Un essai contrôlé a montré que la réduction des apports en alcool réduit la PA à court et à long terme chez des buveurs habituels. L’exposition à l’alcool doit être systématiquement recherchée et si nécessaire prise en charge chez un patient hypertendu. La contraception estroprogestative reste une cause d’HTA; le changement de mode de contraception réduit la PA. Les contraceptifs progestatifs et le traitement substitutif de la ménopause n’élèvent pas la PA. Les agents plus rarement en cause sont les immunosuppresseurs (ciclosporine, tacrolimus), l’érythropoiétine recombinante humaine, D’autres substances peuvent induire une élévation de la PA, comme les stéroïdes anabolisants, les inhibiteurs des monoamine-oxydases, le plomb, la bromocriptine et les autres dérivés de l’ergot de seigle. Récemment de nouvelles molécules utilisées dans le traitement des tumeurs solides (cancer du rein et colique métastasés en particulier) ciblant la voie du VEGF (vascular endothélial growth factor) et de son récepteur R2 (avastin, inhibiteurs des récepteurs tyrosine kinase etc…) ont été directement impliquées dans l’apparition d’une hypertension artérielle. De façon générale, le diagnostic et le traitement d’une HTA iatrogène reposent sur l’arrêt de l’exposition quand il est possible
La consommation de cocaïne doit être envisagée chez un patient vu en urgence avec une HTA en présence d’une tachycardie, de pupilles dilatées, d’une altération des fonctions supérieures ou des crises convulsives.
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Les HTA avec sténose de l'artère rénale
Une SAR peut être responsable d’une HTA si elle réduit le diamètre luminal d’au moins 50% (SAR bilatérale) ou 60% (SAR unilatérale). Toutes les SAR dépassant ces seuils n’entraînent pas nécessairement une HTA, et à plus forte raison une HTA curable, et l’on réserve le terme d’HTA rénovasculaire à l’HTA avec SAR qui se montre réversible par la revascularisation.
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Etiologies
Sur 100 SAR, 60 à 70 sont athéroscléreuses, 20 à 30 sont liées à la dysplasie fibromusculaire, les autres causes étant beaucoup plus rares (artérites radique et de Takayasu, dissections, neurofibromatose de type 1 [NF1]).
Les SAR athéroscléreuses sont habituellement proximales, associées à des plaques aortiques ou à des sténoses sur d’autres sites artériels, et bien entendu aux FDR de l’athérosclérose. Les sténoses par dysplasie fibromusculaire sont généralement du type médial, réalisant des sténoses tronculaires multiples avec un aspect en perles enfilées ; elles atteignant des femmes jeunes non athéroscléreuses.
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Prévalence
La prévalence des SAR est inférieure à 5% dans l’ensemble des hypertendus mais celle des SAR athéroscléreuses est plus élevée, voire très élevée, dans certaines situations cliniques (Tableau 8).
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Dépistage et exploration
Le dépistage porte sur les patients ayant un risque élevé de SAR (Tableau 8) et chez qui l’on peut attendre un bénéfice thérapeutique de l’angioplastie (Figure 1).
A moins qu’une artériographie soit indiquée par ailleurs (coronarographie, artériographie des membres inférieurs), ce dépistage utilise une imagerie non invasive: angio-scanner si la fonction rénale est normale ou écho-doppler quelque soit la fonction rénale. L’angio-IRM avec injection de gadolinium qui pouvait être utilisée chez le patient insuffisant rénal ne doit plus être utilisée dans cette indication du fait du risque iatrogène d’induction d’une sclérose systémique néphrogénique grave après injection de gadolinium. Enfin, on réserve en effet l’artériographie à la décision préopératoire ou aux procédures de dilatation.
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