1  -  Généralités et définition de l’hypothyroïdie

A. Synthèse des hormones thyroïdiennes

Les principales étapes de la biosynthèse des hormones thyroïdiennes sont stimulées par la TSH via son récepteur membranaire, le TSH-R :

  • synthèse d’une prohormone, la thyroglobuline ;
  • captation d’iode à partir de la circulation sanguine, par le canal NIS (ou symporteur de l’iode) ;
  • iodation de la thyroglobuline sur les résidus tyrosyls et couplage de ces résidus tyrosyls au pôle apical de la cellule thyroïdienne par l’enzyme TPO (thyroperoxydase) ;
  • recaptation et protéolyse de la thyroglobuline ;
  • libération de tri-iodothyronine (T3) pour 20 %, de thyroxine (T4) pour 80 %, mais aussi de thyroglobuline.


B. Déficit en hormones thyroïdiennes ou hypothyroïdie

Le déficit en hormones thyroïdiennes peut être secondaire :

  • à une atteinte primitive de la glande thyroïde (insuffisance thyroïdienne primitive ou hypothyroïdie primaire, périphérique) ;
  • à une atteinte hypothalamo-hypophysaire (insuffisance thyréotrope ou hypothyroïdie secondaire ou centrale).


1. Atteinte primitive de la glande thyroïde

La TSH est élevée (par levée du rétrocontrôle négatif des hormones thyroïdiennes sur la TSH hypophysaire), ce qui pose le diagnostic :

  • si la T4 libre (fT4) est normale, on parle d’hypothyroïdie fruste (ou infraclinique) ; la TSH est alors peu élevée, le plus souvent entre 4 et 10 mUI/ L ;
  • si la fT4 est basse, on parle d’hypothyroïdie patente ; la TSH est alors plus élevée, supérieure à 10 mUI/L.


L’hypothyroïdie primaire est la plus fréquente (environ 2 %) ; la prévalence de l’hypothyroïdie est plus importante chez les femmes.

Par la généralisation du dosage de la TSH, le mode actuel de découverte le plus fréquent est le bilan systématique ou le bilan pour asthénie. L’hypothyroïdie est le plus souvent fruste.


2. Atteinte hypothalamo-hypophysaire


La fT4 est basse et la TSH est :

  • soit basse, soit normale, donc inadaptée au taux bas de fT4 (ce qui témoigne de l’origine hypothalamo-hypophysaire) ;
  • soit légèrement élevée : dans ce dernier cas, la TSH est biologiquement inactive (d’où l’hypothyroïdie) mais immunoréactive (donc dosable) ; elle reste inférieure à 10-12 mUI/L. Elle contraste alors avec une fT4 franchement basse. Ce dernier tableau hormonal évoque une atteinte hypothalamique.


C’est le couple fT4 et TSH qui pose le diagnostic. Le piège diagnostique est une TSH normale ou une TSH comprise entre 4 et 10 mUI/L, qui fait faussement conclure à une hypothyroïdie primaire fruste.

L’insuffisance thyréotrope est beaucoup plus rare que l’hypothyroïdie primaire, avec une prévalence estimée à 0,005 %. Elle constitue moins de 5 % des hypothyroïdies. Il existe le plus souvent un contexte de pathologie hypophysaire (voir « Étiologies ») qui permet de poser le diagnostic.

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