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Tolérance des contraceptifs oraux
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Estroprogestatifs
1. Effets secondaires mineurs
Dans la plupart des cas, la pilule estroprogestative est bien tolérée. Cependant, compte tenu de la grande variabilité du métabolisme en fonction de chaque individu, certains effets secondaires, tels que des nausées, des vomissements, des jambes lourdes, des mastodynies, une acné, un hirsutisme et des migraines, sont parfois observés. En revanche, on ne retrouve pas de prise de poids significative sous pilule.
2. Tolérance métabolique
Une augmentation des triglycérides, une altération possible du métabolisme glucidique et des modifications variables du cholestérol et de ses fractions, en fonction du progestatif utilisé et de la dose d’éthinyl-estradiol, justifient la surveillance métabolique telle qu’elle est recommandée dans les RMO[(cf. note : 1) ].
3. Hémostase
Les estroprogestatifs activent la coagulation mais augmentent la fibrinolyse.
Le risque de thrombose semble surtout lié à un terrain prédisposant qu’il faudra dépister (thrombophilie) par l’interrogatoire, en cherchant des antécédents personnels et familiaux d’accident veineux thromboembolique. Au moindre doute, une consultation auprès d’un spécialiste de l’hémostase s’impose.
D’un point de vue épidémiologique, une association entre la survenue d’un accident veineux thromboembolique et la prise d’une contraception orale a été notée ; elle est peut-être supérieure lorsque le progestatif utilisé est de 3e génération. Cependant, ce risque reste très faible dans l’absolu : il passe de 1 pour 10 000/an chez les non-utilisatrices à 3,4 pour 10 000 femmes/an chez les utilisatrices de pilule estroprogestative.
4. Tolérance vasculaire
Les contraceptifs oraux estroprogestatifs produisent chez certaines femmes une faible augmentation de la pression artérielle, justifiant sa surveillance régulière.
Une association entre l’utilisation de la contraception orale et la survenue d’accidents vasculaires coronariens ou cérébraux a été notée, mais ce risque est faible et tient essentiellement à un tabagisme associé qui multiplie le risque par 11 +++.
5. Risque carcinologique
a. Cancer de l’ovaire
Le risque de cancer de l’ovaire est diminué de 50 % chez les femmes utilisant une contraception orale par rapport aux femmes n’en utilisant pas.
b. Cancer de l’endomètre
Le risque diminue de 50 % avec les pilules combinées.
c. Cancer du sein
Certaines études semblent indiquer l’association à une très faible augmentation du risque de cancer du sein. Heureusement, il s’agit surtout de formes localisées, facilement dépistées par un examen régulier. On peut d’ailleurs se demander s’il ne s’agit pas de biais de dépistage (plus de femmes sous contraception orale ont en effet un examen gynécologique de dépistage).
Reste toutefois le problème des mastopathies bénignes qui peut faire modifier le type de contraception orale.
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Microprogestatifs
Ils ont une mauvaise tolérance gynécologique. Le principal inconvénient est la survenue de troubles des règles : spotting, irrégularités menstruelles ou aménorrhée. Ils peuvent être responsables de l’apparition d’un « syndrome des ovaires polykystiques échographique » par le biais d’une inhibition gonadotrope partielle.
Un risque de grossesse extra-utérine semble également associé à l’utilisation de microprogestatifs ; il faut donc savoir y penser, ce d’autant que le diagnostic est difficile du fait des troubles des règles.
Ils n’ont en revanche pas d’effet secondaire métabolique.
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Macroprogestatifs
Le principal inconvénient des macroprogestatifs est la survenue d’une hypoestrogénie (qui pourrait avoir des conséquences à long terme sur la minéralisation osseuse) et d’une atrophie endométriale avec, comme conséquence, une aménorrhée fréquente et des spottings. Cela justifie pour certains l’association à une prescription de 17 – b – estradiol (ou 17 – b – E2) pendant 20 jours par mois, en l’absence de contre-indication, par voie percutanée en cas de profil métabolique à risque.
Notes
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1 :
Recommandations médicales opposables.
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