6  -  Traitement et prévention

6 . 1  -  Traitement curatif

Toute schistosomose évolutive doit être traitée afin d’éviter les complications.

En phase d’invasion, le traitement anti-schistosome est inefficace sur les formes larvaires et peut entraîner des réactions paradoxales (de type Jarisch-Herxheimer). Chez les patients très symptomatiques à cette phase, une corticothérapie est nécessaire.

En phase d’état, le praziquantel (Biltricide®) est efficace sur tous les schistosomes adultes. Il est prescrit à la dose de 40 mg/kg per os en une à deux prises mais en un seul jour (soit 4 comprimés de 600 mg chez l’adulte) dans les schistosomoses urogénitale et intestinale, et à la dose de 60 mg/kg dans les schistosomoses artérioveineuses. Une corticothérapie n’est pas recommandée ; elle augmente le métabolisme hépatique et diminue la concentration plasmatique du praziquantel, et expose le patient à un risque d’échec thérapeutique.

La surveillance post-thérapeutique associe une série de contrôles à 2 mois, 6 mois et un an. La guérison d’une schistosomose ne peut être affirmée qu’après interprétation des résultats des examens des urines ou des selles, de la numération-formule sanguine et des réactions séro-immunologiques.

Le traitement peut provoquer une libération brutale d’antigènes provenant de la lyse des vers. Il en résulte parfois une élévation du taux des éosinophiles et des anticorps antibilharziens dans les 2 à 3 mois.

La normalisation de l’éosinophilie et une négativation des réactions séro-immunologiques sont les critères de guérison. Des œufs morts peuvent être éliminés pendant plusieurs mois après traitement.

La persistance d’une hématurie, la ré-augmentation de l’éosinophilie sanguine et la positivité des examens parasitologiques au-delà de 3 mois signent un échec thérapeutique qui nécessite la prescription d’une nouvelle cure de praziquantel.

6 . 2  -  Prévention

La lutte contre la maladie impose une stratégie globale comprenant la lutte contre les mollusques, le traitement des sujets parasités, l’amélioration des conditions sanitaires dans l’élimination des excrétats humains. Ces programmes de lutte sont freinés par le niveau de développement socio-économique. Cependant, le traitement de masse (praziquantel) a fortement diminué la charge parasitaire. A contrario, la construction de barrages peut entraîner l’apparition de nouveaux foyers par extension des biotopes des mollusques.

À titre individuel, il est fortement déconseillé de se baigner en eaux douces ou saumâtres stagnantes, même pour de très courtes et très partielles immersions. Les baignades ne doivent être acceptées qu’en eau de mer ou en piscine.

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