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Le diagnostic est évoqué sur des arguments :
Les méthodes diagnostiques utilisées varient en fonction du stade de développement du parasite.
En période d’invasion, la symptomatologie de la schistosomose est aspécifique et il n’y a pas encore d’élimination d’œufs permettant un diagnostic de certitude. Seul le diagnostic indirect est envisageable : hyperéosinophilie et anticorps sériques spécifiques apparaissant progressivement 4 à 6 semaines après le bain contaminant.
L’association de plusieurs techniques sérologiques (IFI, HAI, ELISA, western blot) utilisant des antigènes différents améliore la sensibilité du sérodiagnostic et permet de suivre l’évolution après traitement. En cas de contexte épidémiologique évocateur, une sérologie initialement négative devra être répétée.
À la phase de maturation des parasites, il y a émission d’œufs, qu’on doit rechercher dans les selles ou les urines ou éventuellement reconnaître dans les biopsies (granulome). À cette phase, l’imagerie permet un bilan d’extension des lésions.
Il s’agit uniquement d’œufs de S. haematobium. Le meilleur examen consiste à examiner le culot de sédimentation des urines de 24 heures. En cas d’impossibilité de recueillir les urines de 24 heures, les œufs peuvent être recherchés sur miction complète matinale si possible, après un effort physique prémictionnel (marche à pied, montée d’un escalier, massage pelvien, sautillement…). Le nombre et la vitalité (embryon) des œufs sont notés.
La filtration des urines sur membrane est une méthode sensible, fidèle et quantitative (nombre d’œufs par litre d’urine).
Les œufs de S. haematobium sont grands, 150 μm sur 60 μm, de forme ovalaire, à éperon terminal. Le miracidium est bien visible dans les œufs vivants grâce aux cils vibratiles (figure 20.10).
Le rectum étant un carrefour pour les six espèces de schistosomes, les œufs de S. mansoni, S. japonicum, S. mekongi, S. intercalatum, S. guineensis et parfois S. haematobium peuvent être rencontrés au cours d’un examen de selles.
Les œufs de S. mansoni mesurent 140 μm sur 65 μm. De forme ovalaire, ils possèdent un éperon latéral subterminal de grande taille. L’œuf viable contient l’embryon cilié, ou miracidium (figure 20.11).
Les œufs de S. intercalatum et S. guineensis mesurent 200 μm sur 65 μm. De forme ovalaire, grossièrement losangique, ils possèdent un éperon terminal apical long (figure 20.12).
Les œufs de S. japonicum (figure 20.13) et de S. mekongi (figure 20.14) sont plus petits (70 μm sur 50 μm pour S. japonicum et 60 μm sur 40 μm pour S. mekongi) et plus sphériques. Ils présentent latéralement un petit éperon souvent difficile à voir selon l’orientation des œufs. Les œufs possèdent dès l’émission un embryon cilié.
En cas d’examens d’urines et de selles négatifs, des biopsies rectales (préférentiellement) et vésicales sont plus performantes (figure 20.15). Les fragments tissulaires, écrasés entre lame et lamelle, sont immédiatement examinés au microscope. La forme des œufs et la position de l’éperon permettent d’identifier l’espèce.
L’examen anatomopathologique d’une biopsie rectale, vésicale, hépatique ou d’un autre organe peut retrouver des œufs plus ou moins calcifiés avec une réaction granulomateuse et de nombreux éosinophiles (figure 20.16).