2  -  Physiopathologie

2 . 1  -  Pouvoir pathogène

Parmi les principaux éléments qui participent au pouvoir pathogène de ces champignons, on retrouve :

  • la petite taille des spores (2 μm à 3 μm de diamètre pour A. fumigatus), leur donnant la possibilité d’atteindre les alvéoles pulmonaires ;
  • la thermotolérance (jusqu’à 55 °C pour A. fumigatus), permettant leur développement chez leur hôte à 37 °C ;
  • la capacité d’induire des microlésions épithéliales par le biais de toxines nécrosantes et d’enzymes lytiques ;
  • la capacité d’adhérence aux lames basales de l’épithélium ainsi découvertes ;
  • le tropisme vasculaire et l’angio-invasion, en particulier pour les Aspergillus, les Fusarium et les mucorales ;
  • la production de mycotoxines impliquées dans des processus de sensibilisation responsables de manifestations allergiques.

2 . 2  -  Facteurs favorisants

Ce sont les conditions locales et/ou générales qui contribuent le plus au développement du champignon chez son hôte. Parmi les principaux facteurs favorisants, on retrouve :

  • des facteurs locaux : perte d’intégrité des épithéliums cutanés ou muqueux, notamment altération du tapis mucociliaire, cavités préformées… ;
  • des facteurs généraux : agranulocytoses (neutropénie et/ou diminution de la capacité de phagocytose des macrophages alvéolaires et des polynucléaires neutrophiles) primitives comme la granulomatose septique familiale ou résultant d’immunosuppressions iatrogènes (greffe de cellules souches hématopoïétiques, transplantation d’organes solides, immunosuppresseurs, corticoïdes, cytolytiques, antibiotiques…) ou, plus rarement, secondaires à des infections virales ;
  • des facteurs environnementaux : les travaux favorisent la dissémination des spores, de même que la présence de végétaux en décomposition (compost, travaux agricoles).
Les travaux intrahospitaliers ou proches des services à risque non protégés peuvent être à l’origine de cas groupés d’aspergilloses invasives.
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