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L’examen parasitologique des selles fraîchement émises permet de retrouver les kystes et, parfois, sur des selles dysentériques, les formes végétatives du parasite. La recherche des FV mobiles est un élément capital du diagnostic de l’amœbose intestinale aiguë. Ces FV hématophages ou non, sont très fragiles : elles ne résistent ni au refroidissement ni surtout à la dessiccation et meurent en quelques heures dans le milieu extérieur. C’est pourquoi il est essentiel de faire l’examen sur des selles fraîchement émises, idéalement aussitôt après l’exonération. Un examen réalisé plus de 3 heures après l’émission des selles n’a plus aucune valeur pour le diagnostic des FV. Si l’examen doit être différé il est préférable d’avoir recours à la fixation immédiate. Le diagnostic d’espèce nécessite un observateur expérimenté.
On recommande de répéter trois fois cet examen à quelques jours d’intervalle pour augmenter la sensibilité du diagnostic.
Les caractères morphologiques des trophozoïtes et des kystes permettent au microscopiste de les identifier et de les différencier des autres amibes parasites de l’intestin de l’Homme mais non pathogènes, telles qu’Entamoeba coli, Entamoeba hartmanni, Endolimax nanus et Iodamoeba butschlii. Ces amibes non pathogènes, plus fréquemment retrouvées qu’E. histolytica, ne doivent pas être considérées comme responsables des troubles digestifs dans la majorité des cas. Elles témoignent cependant d’une exposition au péril fécal.
En revanche, les caractères morphologiques observables à l’examen microscopique des selles, en dehors des FV hématophages, ne permettent pas de faire la différence entre E. histolytica et E. dispar (espèce non pathogène). D’autres examens sont nécessaires pour établir ce diagnostic différentiel : méthodes antigéniques (ELISA, tests immunochromatographiques) ou génomiques (PCR).
La sérologie (recherche d’anticorps), longtemps considérée comme non contributive pour le diagnostic d’amœbose intestinale, présente un intérêt depuis la distinction entre les espèces E. histolytica et E. dispar (encadré 1.1). En effet, l’infection par E. histolytica se traduit fréquemment par la faible positivité de la sérologie, même dans les formes peu ou pas symptomatiques.
L’examen parasitologique des selles est souvent négatif à ce stade en l’absence de syndrome dysentérique.
Un syndrome inflammatoire avec hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles et une augmentation de la vitesse de sédimentation ou de la CRP sont le plus souvent retrouvés.