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Les apports en acides aminés exogènes
Ceci correspond à l’apport alimentaire en protéines qui subissent après leur ingestion une dénaturation par l’acide chlorhydrique gastrique, une digestion enzymatique par la pepsine et surtout les enzymes pancréatiques (trypsine, chymotrypsine, élastase) et carboxypeptidase, libérant ainsi des acides aminés et des di- et tripeptides qui sont absorbés au niveau des villosités (cf. cours Physiologie Digestive). Les apports représentent chez un adulte en pays développé de 1 g à 1,5 g de protéine/jour (soit 70 g à 100 g).
Seules quelques remarques permettant une meilleure compréhension du métabolisme protéique seront faites ici :
- la quantité d’acides aminés absorbée par le grêle n’est pas de 70 g à 100 g mais comprend en plus des protéines ingérées les protéines « sécrétées » par le tube digestif sous forme d’enzymes, de mucus, de débrits cellulaires... Ces protéines « sécrétées » représentent environ 50 g et c’est donc un total quotidien de 150 g d’acides aminés qui vont arriver dans la veine porte.
- le premier organe rencontré par les acides aminés absorbés est le foie. Seule une fraction des acides aminés absorbés passe dans la circulation générale, le reste étant transaminé, oxydé ou incorporé dans les synthèses protéiques hépatiques. Ce phénomène d’extraction splanchnique concerne 60 % à 80 % des acides aminés absorbés (à l’exception des acides aminés branchés, dont l’extraction est d’environ 20 %). Il permet à l’aminoacidémie de rester dans des limites raisonnables même au cours d’une charge protéique alimentaire importante. L’extraction splanchnique est affectée par l’âge et l’état nutritionnel.
- enfin il est intéressant de constater qu’à partir d’une protéine alimentaire de structure extrêmement complexe, l’organisme dégrade cette protéine en ses unités constitutives (les acides aminés), pour reconstruire ultérieurement une protéine tout aussi complexe qui peut être à peine différente structurellement (par exemple pour les protéines myofibrillaires) de la protéine ingérée. Ce phénomène de dégradation et de synthèse est rendu indispensable par la spécificité d’espèce des différentes protéines et va nécessiter une importante dépense énergétique.
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